Les ministres des pays membres de l’accord de Paris sur le climat ont jusqu’à vendredi pour trouver comment financer 1.000 milliards de dollars par an, et le patron de l’ONU Climat les a exhortés à arrêter leur stratégie de la corde raide.
« Arrêtons le théâtre et passons aux choses sérieuses », a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l’ONU Climat, à la reprise des négociations à Bakou, après la pause dominicale de mi-COP29.
La dramaturgie des conférences de l’ONU inclut souvent ces accusations d’obstruction, de bluff ou de jeu de dupes. Mais de l’avis général, le fruit de la première semaine de tractations à la COP29 a effectivement été quasi nul.
En cause: le blocage classique entre riches, comme l’UE et la Grande-Bretagne qui demandent plus d’efforts sur la réduction des gaz à effet de serre, et le reste du monde qui demande leurs promesses financières d’abord.
La COP « ne peut pas se permettre que tout le monde dise +toi d’abord+ », ou que les pays attendent que d’autres fassent le premier pas, a déclaré Simon Stiell pour tenter de siffler la fin de la récréation. D’où la pression sur les ministres.
Pendant ce temps, à sept fuseaux horaires de Bakou, les dirigeants du G20 (groupe incluant aussi Chine et Brésil) se retrouvent lundi et mardi à Rio, et les communications entre les deux villes ont rarement été aussi intenses.
Dès son arrivée au Brésil dimanche, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a sommé les dirigeants de montrer l’exemple et de trouver « des compromis » pour sauver la COP29.
« Nous les exhortons à profiter de la réunion du G20 pour envoyer un signal positif de leur engagement à faire face à la crise climatique », a également appuyé Moukhtar Babaïev, le discret président azerbaïdjanais de la COP29.
L’objectif de la COP29 est d’inscrire dans le marbre onusien comment financer de l’ordre de 1.000 milliards de dollars par an d’aide climatique à destination des pays en développement. Cet argent permet de construire des centrales solaires, d’investir dans l’irrigation ou de protéger les villes contre les inondations.
– La Chine constructive –
L’Union européenne est le premier contributeur mondial, mais en période d’austérité, elle est peu encline à augmenter ses budgets internationaux.
« Nous continuerons à montrer la voie », mais tout ne pourra pas venir des pays riches, a déclaré le commissaire européen chargé des négociations sur le climat à la COP29, Wopke Hoekstra. « D’autres ont la responsabilité de contribuer » à mesure de leur richesse et de leurs poids dans les émissions de gaz à effet de serre, a-t-il dit, dans une allusion à la Chine.