Le plus grand centre commercial d’Hébron porte beau, mais masque mal ses faiblesses. Nombre de boutiques sont fermées, et celles qui sont ouvertes sont bien vides. Il faut toute l’énergie de Mohammed Abou Radian pour attirer des clients dans sa parfumerie.
Ce Palestinien de 37 ans, père de deux filles, n’est pas un enfant du pays. Il est né et a grandi en Arabie saoudite : « J’avais un bon travail. On sortait de Riyad tous les week-ends et on voyageait à l’étranger deux fois par an. Mais il y a trois ans, des taxes ont été imposées aux travailleurs étrangers pour privilégier l’emploi des Saoudiens. Je me suis alors installé en Palestine, mais la situation économique est catastrophique. J’attends la bonne occasion pour partir à nouveau. Je veux juste une vie digne, dans un environnement pacifique, et assurer un avenir pour mes filles. »
Hébron n’était pourtant pas un mauvais choix. La ville, avec plus de 200 000 habitants, est la plus peuplée de Cisjordanie occupée. Le gouvernorat, qui compte, lui, une population de plus de 700 000 personnes, produit à lui seul 44 % du PIB des territoires palestiniens — soit la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza. Mais la guerre dans l’enclave et les restrictions imposées dans l’ensemble des territoires par Israël ralentissent cette locomotive.
Il vous reste 82.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.