« Vous nous avez connus comment ? » Invariablement, l’équipe de vente d’Asphalte pose cette question à ses clients, lors de l’encaissement de leurs achats. « Par Internet », répond un couple de quinquagénaires, dimanche 28 avril, dans la boutique exploitée depuis le début de mars et jusqu’à la fin de mai au 126, rue de Turenne, à Paris.
Dans ce point de vente éphémère, la marque fondée en 2016 par William Hauvette et Rodolphe Gardies sur le principe de la précommande s’adresse aux impatients, à ceux qui ne veulent pas attendre deux mois pour recevoir le pull ou le jean commandé en ligne. « Et à ceux qui souhaitent essayer et toucher un vêtement avant de l’acheter », précise M. Hauvette.
Le succès de cette boutique − Asphalte a déjà exploité un « pop-up store » de ce genre au printemps 2023 et à la fin de 2023 − est tel que les dirigeants ont décidé d’inaugurer une boutique permanente, probablement en septembre, toujours dans ce quartier parisien prisé du haut Marais, ainsi qu’une autre boutique éphémère pour les fêtes de fin d’année. En 2025, la marque espère aussi ouvrir un même format « en province, à Lyon ou Bordeaux » ou « en Allemagne, à Berlin », assure M. Hauvette.
La PME bordelaise finance ce développement grâce à 5 millions d’euros obtenus lors de sa première levée de fonds, en 2023, auprès de quatre fonds (Quadia, spécialiste suisse des investissements dans les sociétés à impact ; M Capital Partners ; Kostogri, société d’investissement de Nicolas Béraud, fondateur et directeur général du site de paris sportifs Betclic ; NACO). La relance de son activité en 2023, à 29 millions d’euros, après un bond entre 2019 et 2021 et une stabilisation de ses ventes en 2022, lui a permis de renouer avec la rentabilité opérationnelle.
« Recruter une nouvelle clientèle »
Cependant, à terme, Asphalte n’entend pas devenir une nouvelle chaîne de magasins. Une boutique permet surtout à la marque d’écouler les pièces issues du stock tampon monté lors de la commande de ses séries fabriquées à la demande et de « recruter une nouvelle clientèle », explique M. Hauvette.
La marque, qui propose aux hommes et aux femmes les fonds de leur vestiaire, c’est-à-dire des tee-shirts, jeans, pulls et chaussures fabriqués au Portugal, continuera de tirer l’essentiel de son chiffre d’affaires des ventes en ligne, à hauteur de 85 % en 2027, estime le dirigeant. A l’en croire, « du moment que le produit est bon, de bonne qualité et au bon prix, tout se vend en ligne ».
Alors que l’industrie subit une hausse de ses coûts de fabrication et que le marché français est secoué par la baisse de la consommation induite par la hausse des prix de vente en magasin, M. Hauvette affirme ne pas envisager de réduire les tarifs de la marque. Contrairement à d’autres dirigeants de PME françaises, l’entrepreneur juge que « c’est impossible ».
Il vous reste 14.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.