Il était 20 heures à Pointe-à-Pitre, lundi 22 avril (2 heures mardi matin en France métropolitaine), quand le couvre-feu pour les mineurs annoncé sur place le 18 avril par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, est entré en vigueur pour la première fois, et pour une durée d’un mois « renouvelable », a fait savoir le préfet de la Guadeloupe, Xavier Lefort.
Ce couvre-feu sera effectif « entre 20 heures et 5 heures du matin » pour les moins de 18 ans, « dans la ville de Pointe-à-Pitre à l’exception du quartier de Lauricisque » et « dans les quartiers de Grand-Camp et de Vieux-Bourg aux Abymes », a précisé le préfet.
Trente-cinq policiers et une quinzaine de gendarmes devaient être déployés lundi soir pour « des explications et la mise en œuvre concrète de l’arrêté », avant une « adaptation » des moyens. La zone a été déterminée en fonction de « la survenance la plus fréquente des faits de délinquance », a souligné le préfet.
Amende pouvant atteindre 750 euros
Cet arrêté est « un signal fort », destiné à « la mise en sécurité des mineurs » dans un contexte d’« augmentation de la délinquance, et notamment des vols à main armée » et afin de « restreindre et limiter cette délinquance juvénile qui est en augmentation extrêmement marquée sur ces deux communes », a-t-il ajouté. Selon M. Lefort, « 40 % des faits de délinquance commis par des mineurs le sont par des mineurs âgés de 15 à 17 ans ».
Les contrevenants à ce couvre-feu s’exposent à une amende pouvant atteindre 750 euros, mais qui sera appliquée avec « discernement », selon le préfet.
Charles-Edouard Leffet, conseiller municipal des Abymes en charge de la sécurité, a exprimé une réserve sur l’heure choisie : il aurait préféré « 22 heures pour permettre la tenue d’activités associatives et sportives ». « Nous sommes à 20 heures en nuit profonde » et « 40 % des faits de délinquance sont commis entre 20 heures et 22 heures », a argumenté le préfet.