En Guadeloupe, la moitié des 380 000 habitants vivent quotidiennement des coupures d’eau. Le plus souvent la nuit, mais cela peut durer plusieurs jours et souvent de façon inopinée, malgré les plannings affichés chaque semaine par la société gestionnaire.
Cette année, deux communes n’ont pas eu une goutte pendant plus d’un mois. Les raisons : des canalisations vétustes avec 70 % de l’eau se volatiliser à cause de fuites, selon le SMGEAG en charge de la gestion de l’eau, ou encore le taux de chlordécone, un puissant pesticide, qui peut dépasser les normes, en raison des inondations provoquées par les fortes pluies qui captent le polluant présent dans les terres.
Une plainte en deux volets
Depuis le mois de septembre, le collectif « L’eau, c’est la vie », présidé par Thierry Le Lay a accompagné 700 riverains dans leur dépôt de plainte qui repose sur deux volets.
« Un [premier] volet santé publique. Il y a de nombreuses coupures intempestives vis-à-vis de la qualité de l’eau qui, elle, constitue un danger d’empoisonnement. L’eau n’est pas potable dans beaucoup de cas », indique-t-il. « Et le deuxième volet, c’est que c’est l’eau potable qui sert à alimenter les bornes d’incendie en Guadeloupe. On a un danger de mort imminent, s’il y a un incendie grave dans une zone urbaine, notamment », alerte-t-il.
Depuis début 2023, plus de 500 autres plaintes, liées à l’accès à l’eau, ont été déposées, par le biais d’autres organisations. Une partie a été confiée tout récemment au pôle sanitaire du tribunal judiciaire de Paris.
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