De Marseille à Rennes, en passant par Paris : près de 120 rassemblements et manifestations « pour l’emploi et l’industrie » ont eu lieu en France, jeudi 12 décembre à l’appel de la Confédération générale du travail (CGT), rejointe par Solidaires et la Fédération syndicale unitaire (FSU), en réponse à une vague de plans sociaux. Selon le bilan des autorités, 15 000 personnes ont participé aux 116 actions menées. Ils étaient 1 400 à Nantes, 520 à Rennes, 460 au Mans et 350 à Lyon, par exemple. A Paris, le cortège qui s’est dispersé sans incident, a rassemblé 1 400 participants au plus fort, selon les mêmes sources.
Les rassemblements ont été initiés alors que les annonces de plans sociaux se succèdent dans les grandes entreprises (Auchan, Michelin, Vencorex, PPG…), chez des sous-traitants ou petites structures, visant de nombreux secteurs (métallurgie, commerce, secteur public et associatif, banques et assurances, chimie…) un peu partout sur le territoire français.
La CGT avait dénombré, le 27 novembre, 286 plans sociaux. Elle en recense désormais 300, avec environ 300 000 emplois menacés ou supprimés, reprenant les données du cabinet Altares.
« Des urgences sociales, il y en a partout dans le pays », a déploré Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, depuis l’usine des Fonderies de Bretagne à Lorient (Morbihan) où « 400 emplois sont en jeu ». La leader, qui dénonce une nouvelle fois « cette saignée industrielle », a ensuite imploré la nomination d’« un premier ministre qui réponde aux urgences sociales », alors que le nom d’un nouveau locataire à Matignon se fait attendre.
Outre la centaine de mobilisations qu’elle a initiées dans près de 80 départements, la centrale de Montreuil a encouragé, dès fin novembre, « les salariés à se mettre en grève et occuper leurs usines pour empêcher les licenciements ». Mais l’appel semble avoir été peu entendu par les salariés. « C’est compliqué de se mobiliser lorsqu’on sait qu’on n’a pas d’interlocuteurs en face », juge une source syndicale, sous couvert d’anonymat.
Contrairement à la grève lancée par l’ensemble des organisations syndicales la semaine dernière dans la fonction publique, cette fois l’intersyndicale n’a pas pris position, divisée sur les stratégies à adopter, fragilisant un peu plus l’ampleur de la mobilisation. Seuls Solidaires et la FSU ont ainsi rejoint le mouvement.
Alerte sociale au futur gouvernement
En attendant la nomination d’un nouveau premier ministre, la CGT veut néanmoins maintenir la pression, en forme d’alerte sociale au futur gouvernement. « Le mois de décembre s’annonce rouge, et ce n’est pas le rouge du Père Noël », a promis Sophie Binet.
Force ouvrière a, de son côté, apporté son soutien à « toutes les initiatives et mobilisations déjà décidées » par ses troupes localement.
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Côté rail, le trafic était « normal » pour tous les TGV, mais de légères perturbations ont touché les trains régionaux « avec en moyenne nationale huit trains sur dix ». En Ile-de-France, les lignes les plus perturbées étaient le RER D (un train sur trois en moyenne) et la ligne R du Transilien (un train sur cinq).
Dans la branche électrique et gazière, la grève est reconduite chez GRT Gaz dont les salariés s’étaient déjà fortement mobilisés il y a une semaine.