La militante suédoise Greta Thunberg a été arrêtée, mardi 23 décembre à Londres, lors d’une manifestation en soutien à des militants emprisonnés du groupe proscrit Palestine Action, ont annoncé dans des communiqués les associations Defend Our Juries et Prisoners for Palestine.
« Greta Thunberg tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire “Je soutiens les prisonniers de Palestine Action. Je m’oppose au génocide” », a souligné un porte-parole de Defend Our Juries, précisant que la militante avait « été arrêtée en vertu de la loi antiterroriste » britannique.
La police de Londres a, de son côté, précisé avoir arrêté une « femme de 22 ans pour avoir brandi un objet [en l’occurrence une pancarte] en soutien à une organisation interdite [en l’occurrence Palestine Action] », sans préciser son nom.
Cette manifestation était menée en solidarité avec huit militants de Palestine Action, âgés de 20 à 31 ans, incarcérés dans l’attente de leur procès pour des actions menées au nom du groupe. Certains d’entre eux sont en grève de la faim depuis début novembre.
Dans une vidéo publiée lundi sur son compte Instagram, la militante a qualifié ces militants de « prisonniers politique », appelant le gouvernement du premier ministre travailliste Keir Starmer à répondre à leurs revendications, à savoir leur remise en liberté et l’abandon des poursuites. Interrogé au Parlement la semaine dernière, M. Starmer a déclaré que les « règles et les procédures » ayant mené à leur détention avaient été respectées.
Sanction jusqu’à six mois de prison
Créé en 2020, Palestine Action se présentait sur son site Internet comme un « mouvement d’action directe visant à mettre fin au soutien mondial au régime génocidaire et d’apartheid d’Israël ». S’attaquant essentiellement à des sites d’entreprises d’armement, notamment du groupe israélien Elbit Systems, il a été interdit début juillet après une intrusion et des actes de vandalisme sur une base de l’armée de l’air britannique, dont les dégâts ont été évalués à 7 millions de livres (7,9 millions d’euros).
Huda Ammori, cofondatrice de ce groupe, a introduit un recours en justice pour contester son interdiction, qui a été critiquée aussi bien par des ONG de défense des droits humains que par le Conseil de l’Europe et le haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU.
Tout soutien à l’organisation est passible d’une sanction allant jusqu’à six mois de prison. Selon Defend Our Juries, plus de 2 000 personnes ont été arrêtées au cours des dizaines de manifestations organisées en soutien à l’organisation.
Greta Thunberg est la première personnalité de premier plan à être interpellée dans ce cadre. La police de Londres a également annoncé avoir arrêté deux autres personnes, pour des soupçons de « dommages criminels » sur un immeuble du quartier d’affaires de la City.
Selon Defend Our Juries, deux militants ont recouvert la façade du bâtiment abritant la compagnie d’assurances Aspen d’une peinture rouge sang, avant de s’enchaîner à l’entrée du bâtiment. Leur objectif était d’« attirer l’attention sur la complicité d’Aspen dans le génocide, de perturber ses activités et de fermer le bâtiment », a précisé le groupe. Cette société a été ciblée car elle fournit des services au groupe israélien Elbit Systems, selon Defend Our Juries.











