Après 72 trous et 4 jours de compétition, tout s’est joué sur l’ultime trou. L’Américain Bryson DeChambeau a remporté pour la deuxième fois, dimanche 16 juin, l’US Open de golf à Pinehurst (Caroline du Nord) à l’issue d’un nouveau final cruel pour le Nord-Irlandais Rory McIlroy.
Excellent pendant quatorze trous, McIlroy, qui n’a plus remporté de tournoi majeur depuis dix ans, a pris la main avant de commettre trois bogeys sur les quatre derniers trous du jour, dont un sur le 18, en manquant un putt d’à peine plus d’un mètre qui aurait pu l’envoyer en playoffs contre DeChambeau. Le quadruple vainqueur de majeur (PGA en 2012 et 2014, US Open en 2011, British Open en 2014) avait déjà raté un putt de quelque 76 cm au trou numéro 16.
Placé dans la partie suivante, DeChambeau s’est à l’inverse sorti de deux situations pénibles sur cet ultime trou, pour finalement assurer le par et un succès avec un coup d’avance sur McIlroy. « C’est incroyable », a commenté l’Américain qui a empoché une prime de 4,3 millions de dollars (environ 4 millions d’euros). Il va passer de la 38e à la 10e place au classement mondial, et se voit assuré de disputer les majeurs pendant cinq ans.
« Pouvoir me battre contre un si grand joueur est magnifique. Rater ce genre de putt, je ne le souhaite à personne », a dit DeChambeau. « Je n’ai pas été excellent aujourd’hui mais je me suis bien sorti des mauvaises situations », a-t-il ajouté.
Le golfeur de 30 ans, déjà vainqueur du tournoi en 2020, s’est ainsi offert un deuxième titre majeur. Membre du circuit LIV financé par l’Arabie saoudite, il brille cette saison sur les tournois majeurs, les seuls où les dissidents sont acceptés, avec une sixième place sur le Masters en avril puis la deuxième place du PGA Championship derrière Xander Schauffele en mai.
« Une journée incroyable » pour Matthieu Pavon
Les Américains Tony Finau et Patrick Cantlay ont partagé la troisième place à deux coups de leur compatriote. De son côté, le Français Matthieu Pavon, parmi un trio de deuxièmes samedi, a joué son dernier tour avec DeChambeau, reculant un peu au classement pour s’offrir tout de même une belle cinquième place à trois coups, son meilleur résultat lors d’un tournoi majeur, après sa douzième place du prestigieux Masters en avril.
« Ça a été une journée incroyable à passer en compagnie de Bryson, le champion. Une super expérience, j’ai profité de chaque moment sur le parcours », a déclaré le Français. Le fils de l’ancien footballeur bordelais, Michel Pavon, s’inscrit à 31 ans dans la continuité d’une saison excellente, sa première sur le circuit professionnel nord-américain (PGA), où il a déjà connu la victoire à Torrey Pines en janvier, un résultat historique pour le golf tricolore.
« Dans une saison, on connaît des hauts et des bas, et mes bas ont été conséquents ces trois dernières semaines. J’ai raté des “cuts”. J’ai essayé de faire des choses simples, de retrouver de l’énergie, je me sentais fatigué », a-t-il avoué.
Deux tricolores avaient déjà connu un meilleur classement à l’US Open, Louis Tellier il y a plus de cent ans (4e en 1913 et 1915) et Grégory Havret (2e en 2010). Largué dès les premiers tours, le numéro un mondial américain Scottie Scheffler n’a pris, lui, que la 41e place du tournoi à quatorze coups du vainqueur.