Le premier ministre Gabriel Attal a dénoncé dans la soirée de vendredi 5 juillet une « fausse information » et « des méthodes trumpistes » après la publication, juste avant la fin de la campagne officielle d’entre-deux-tours des élections législatives, par le JDD d’un article affirmant que le gouvernement s’apprêterait à suspendre la controversée loi immigration. Le chef de file du Rassemblement national, Jordan Bardella, s’était empressé de reprendre cet article pour appeler sur son compte X à « empêcher » une « coalition Macron-Mélenchon sous le contrôle de l’extrême gauche ».
« Opération bien huilée ! Juste avant la fin de campagne, une fausse information reprise immédiatement par le RN dans l’espoir que nous n’ayons pas le temps de répondre et influer sur le vote », a réagi dans la foulée sur le même réseau le chef du gouvernement Gabriel Attal. « Belle coordination, mais dommage pour vous : information sitôt démentie. Cela ne montre qu’une chose : votre fébrilité », a-t-il complété. « Les Français méritent mieux que ces méthodes trumpistes », a-t-il encore ajouté.
L’article mis en ligne vendredi soir par le JDD, hebdomadaire désormais contrôlé par le groupe de Vincent Bolloré, affirmait initialement que « le gouvernement s’apprête à suspendre la loi immigration ». « L’exécutif pourrait envisager de retarder, de suspendre ou même de ne pas promulguer ces dispositions », était-il écrit en spéculant sur la publication d’un décret destinée à appliquer une disposition de la loi immigration.
« C’est bien sûr totalement faux », a également démenti sur X le ministre de l’intérieur Gérard Darmanin.
Depuis, l’article du JDD a été remanié et affirme désormais en titre que « le gouvernement s’engage à publier “dans les délais” » les décrets d’application de la loi immigration.
Les médias de Bolloré critiqués
Dans la foulée de la dissolution de l’Assemblée nationale, Le Monde avait révélé comment les médias contrôlés par le milliardaire Vincent Bolloré avaient promu le rapprochement entre le Rassemblement national et Les Républicains d’Eric Ciotti.
Le 27 juin, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) avait mis en demeure Europe 1, autre média contrôlé par le groupe Bolloré, de « se conformer, à l’avenir » aux dispositions qui lui imposent d’exposer « avec un souci constant de mesure et d’honnêteté les comptes rendus, commentaires et présentations auxquels donnent lieu les élections ».
Le régulateur de l’audiovisuel reprochait notamment à l’animateur controversé Cyril Hanouna son traitement « largement univoque » de l’actualité électorale dans son émission spécialement conçue pour la campagne des législatives anticipées.
L’Arcom estimait que « l’actualité électorale de La France insoumise et du Nouveau Front populaire », coalition des principales formations de gauche, était traitée « de manière systématiquement critique et virulente, en des termes souvent péjoratifs et outranciers ».