François Bayrou a appelé, vendredi 4 avril, à « l’esprit de responsabilité » pour éviter des débordements en marge des réunions politiques prévues dimanche, du Rassemblement national, du camp présidentiel et d’une partie de la gauche.
« On est là pour que l’ordre soit respecté et que toutes les expressions puissent avoir lieu, en maintenant non seulement le calme mais le respect réciproque nécessaire », a déclaré le premier ministre, interrogé sur le risque de débordements en marge d’un déplacement à Nanterre. « Dans un Etat de droit, il faut que tout le monde ait l’esprit de responsabilité et éviter d’avoir des confrontations », a ajouté le chef du gouvernement.
« Il n’y a pas de risque de troubles à l’ordre public », a assuré sur CNews le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. « On n’a pas d’informations qui laisseraient penser que les partisans d’un camp pourraient aller perturber le rassemblement de l’autre camp ». Mais « on sera extrêmement attentif », a-t-il ajouté. Il y aura un « gros dispositif policier autour des manifestations » prévues, ainsi qu’une « présence policière un peu partout dans la capitale pour éviter [des] rencontres fortuites qui pourraient dégénérer ».
La réunion du bloc central à Saint-Denis, organisée par le patron de Renaissance Gabriel Attal, à laquelle François Bayrou a prévu de participer ainsi que le patron d’Horizons, Edouard Philippe, est « une réunion ordinaire qui était prévue depuis longtemps », a fait valoir le premier ministre, tandis que le meeting du Rassemblement national (RN) place Vauban à Paris, en soutien de Marine Le Pen après sa condamnation dans l’affaire des assistants parlementaires, est « une réunion en fonction de l’actualité », a-t-il noté.
« Pas un combat politicien »
Le RN entend protester contre la condamnation de sa cheffe de file à quatre ans de prison (dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique), une amende de 100 000 euros et surtout cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, dans l’affaire des assistants parlementaires européens.
Une partie de la gauche, dont la France insoumise et les Ecologistes, appelle en outre à un rassemblement dimanche contre l’extrême droite, à partir de 13 heures, place de la République à Paris. Le Parti socialiste a annnoncé qu’il n’y participera pas, pour ne pas donner l’impression que la condamnation de Marine Le Pen est une décision politique. « Cela donnerait l’impression que ce serait la gauche contre l’extrême droite. Ce n’est pas ça le sujet. Je ne voudrais pas qu’on donne le sentiment que c’est un combat politicien, ce n’est pas un combat politicien », a affirmé Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du parti, sur Public Sénat.
« Ce n’est pas la bonne manière, parce que nous devrions aussi mobiliser la société civile. L’indépendance de la justice ne concerne pas que les élus. Sinon, on offre un argument à des personnes condamnées par la justice pour se prétendre victimes d’un complot politicien, ce qui n’est absolument pas le cas », a insisté le maire de Rouen.