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Après quatre matchs dans cet Euro 2024, Didier Deschamps aurait de quoi s’énerver sur son banc et en coulisses face au pauvre spectacle proposé par ses joueurs offensifs. Mais le sélectionneur préfère voir le verre à moitié plein, et s’est félicité ces derniers jours de « la maîtrise largement supérieure à celle qu’on avait [par le passé], supérieure à nos adversaires ». Après la rencontre face aux Pays-Bas (0-0), son équipe a dominé dans le jeu la Belgique – autre outsider pour le titre – en huitièmes (1-0) et s’est qualifiée pour un quart de finale à disputer face au Portugal, vendredi 5 juillet (21 heures), à Hambourg, en Allemagne.
La physionomie de la rencontre face aux Diables rouges a surpris les Tricolores. « Je pensais qu’ils allaient être un peu plus offensifs », remarquait Jules Koundé. « Peut-être que [les adversaires] nous craignent », a suggéré, deux jours plus tard, Guy Stéphan, l’adjoint de Didier Deschamps. Après avoir globalement maîtrisé les débats face à des équipes prudentes, la France devra certainement s’adapter face à la Seleçao vendredi.
Bien qu’en difficulté à plusieurs reprises depuis le début de la compétition – victoire à l’arraché contre la République tchèque (2-1), défaite face à la Géorgie (0-2), qualification aux tirs au but contre la Slovénie (0-0, 3-0 t.a.b.) –, le Portugal de Roberto Martinez n’est pas vraiment du genre à transiger avec ses principes, énoncés jeudi : « contrôler le match, éviter les contre-attaques et défendre bien ». La Seleçao est la sélection qui possède le plus le ballon (68,3 % de possession moyenne) et la deuxième qui se crée le plus d’occasions nettes dans cet Euro.
Remplacer Rabiot par Dembélé
« Cette équipe à la capacité d’avoir la possession et elle préfère attaquer que défendre », a convenu Didier Deschamps, jeudi. La défense tricolore, base des succès de l’équipe de France, ne demande qu’à voir venir cette attaque portugaise emmenée par l’inoxydable Cristiano Ronaldo. Mais, parce que les Français souhaitent « avoir le plus de maîtrise possible pour imposer [leur jeu] à l’adversaire » – les mots du sélectionneur –, il leur faudra gagner la bataille du milieu.
Celui du Portugal, avec Bruno Fernandes, Bernardo Silva et le joueur du Paris Saint-Germain Vitinha, est pétri de talent. Celui des Bleus sera en recomposition, en raison de l’absence d’Adrien Rabiot, suspendu pour avoir reçu deux avertissements lors des quatre premiers matchs. Plusieurs choix s’offrent au sélectionneur français, mais deux apparaissent plus vraisemblables au regard des dynamiques récentes.
Le premier consiste à remplacer numériquement le joueur de la Juventus par Ousmane Dembélé, relégué sur le banc contre la Belgique, et ainsi réaxer Antoine Griezmann dans un rôle similaire à celui qu’il avait occupé lors de la Coupe du monde 2022. Le second, à opter pour Eduardo Camavinga, en maintenant « Grizou » sur le côté droit, un poste qu’il n’occupe plus depuis des années mais où le sélectionneur l’a apprécié face aux Diables rouges en dépit de sa faible influence sur le jeu.
« On peut peut-être moins jouer en profondeur »
Voir son adversaire se montrer plus aventureux ne serait pas qu’une mauvaise chose pour l’équipe de France. Les derniers matchs ont vu sa carte maîtresse, Kylian Mbappé, trop statique, moins attiré par la profondeur que par le passé, notamment en raison de l’alignement bas des adversaires. « J’adore dévorer les espaces, donc s’il y en a demain, je vais m’y engouffrer en espérant marquer des buts », a prévenu le Bondynois jeudi.
Encore faudrait-il qu’il soit en mesure de le faire. « Je ne pense pas avoir retrouvé mes jambes », a-t-il concédé, précisant avoir besoin « d’une bonne préparation physique ». Le capitaine tricolore s’est également montré nostalgique des caviars distillés par son ex-coéquipier en sélection, Paul Pogba – de visite au camp de base des Bleus avant le match enter la France et la Belgique, en dépit de sa suspension pour dopage. « Avec lui, tu as juste à faire un appel et tu sais que le ballon va arriver dans les pieds. Avec les joueurs [actuels], on peut peut-être moins jouer en profondeur parce que c’est moins leur caractéristique de vous y envoyer. » Dont acte.
Si ses coéquipiers parviennent à servir Mbappé dans le dos de la défense portugaise, le Bondynois pourrait alors remporter son cinquième – et vraisemblablement le dernier – duel face à son idole Cristiano Ronaldo. A 39 ans, « CR7 » dispute son ultime Euro, qu’il avait remporté en 2016 face à l’équipe de France. « Ce n’est pas un mauvais souvenir, parce que s’il n’y avait pas eu ce match, on n’aurait pas gagné la Coupe du monde 2018 », souligne Guy Stéphan. Si les Bleus ne battent pas le Portugal vendredi, ils ne risquent pas non plus de remporter l’Euro 2024.