Saviez-vous que vos cheveux pouvaient aider à sauver la planète ?
Une seconde vie inattendue pour eux, basée sur leurs vertus insoupçonnées.
Leurs nutriments en font de formidables engrais, leur texture de très bons isolants, et leur substance permettrait même de dépolluer les océans.
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Initiatives environnementales
C’est une matière inépuisable, un vrai petit trésor qui pousse sur notre tête. Depuis quelques mois, Romane a décidé de ne plus jeter les cheveux des clients de son salon de coiffure. Désormais, elle les conserve pour les donner à Sébastien Vrac, qui passe la voir toutes les trois semaines.
« Je viens chercher ma matière première, c’est-à-dire que je viens chercher des cheveux pour leur donner une seconde vie », explique le fondateur de « Cotentin Filtration » dans le reportage du 20H ci-dessus. Cet inventeur a toujours été convaincu de l’intérêt écologique des cheveux. Après des mois de réflexion et de tests dans son garage, son idée a pris forme : c’est un filtre à déchets placé sous les bouches d’égout. « C’est une poche filtrante à base de cheveux qu’on change une fois par mois et qui permet une filtration optimale », détaille l’inventeur au micro de TF1. La ville de Cherbourg en a installé trente-six à proximité des bars, où les mégots de cigarette sont innombrables. À l’intérieur des récupérateurs, ce sont des centaines de milliers de cheveux agglomérés, capables de filtrer le moindre déchet.
Des cheveux pour dépolluer la Seine ?
Le dispositif est très efficace pour empêcher les déchets d’obstruer les conduites d’eau. Mais ce n’est pas le seul pouvoir de nos cheveux. Certains les utilisent pour repousser les sangliers, à proximité des golfs par exemple. D’autres s’en servent comme d’un paillage, pour protéger leur potager contre les changements de température. Et si nos cheveux servaient aussi à dépolluer nos cours d’eau ? C’est ce que veut croire Vincent Delteil, directeur adjoint d’une compagnie maritime sur la Seine. « Ça, c’est un barrage anti-pollution fait de cheveux que nous venons d’installer pour contrer la pollution d’hydrocarbures de surface de la Seine », montre-t-il à notre équipe.
Des boudins flottants remplis de cheveux, c’est un concept créé par Thomas Preng, patron d’une start-up. À l’intérieur de ces boudins, on trouve une fibre composée à 60% de cheveux, et à 40% de matière plastique recyclée. « Le cheveu, quand il va se mettre au contact d’une solution aqueuse, un hydrocarbure, un corps gras, les écailles du cheveu vont s’ouvrir et 100% de la fibre capillaire va venir capter les hydrocarbures », explique Thomas Preng.
Est-ce vraiment efficace ? La start-up tient à nous le prouver avec un test dans son laboratoire. Sous nous yeux, une ingénieure nous démontre que la fibre absorbe l’intégralité des hydrocarbures présente dans une solution aqueuse. Des vertus qui ont donné d’autres idées à cette entreprise. Elle envisage par exemple d’utiliser sa fibre de cheveux pour absorber les résidus de crème solaire qui se propagent dans la mer.