Le Parlement argentin a voté mercredi le feu vert au gouvernement de l’ultralibéral Javier Milei pour finaliser avec le Fonds monétaire international (FMI) un nouveau prêt crucial pour éviter la banqueroute du pays, avec en arrière-plan une manifestation contre l’austérité ayant rassemblé des milliers de personnes.
La Chambre des députés a approuvé par une majorité relativement confortable (129 pour, 108 contre) le décret autorisant le gouvernement à finaliser un prêt sur 10 ans, au montant encore inconnu. Il devrait apporter un ballon d’oxygène pour l’Argentine, troisième économie d’Amérique latine, toujours en train de rembourser une dette de 44 milliards de dollars au Fonds, legs d’un prêt de 2018.
Au moment où les députés votaient le « décret FMI », plusieurs milliers de personnes ont manifesté à l’extérieur du Parlement, en soutien aux retraités au pouvoir d’achat rogné depuis des années – d’abord par l’inflation, et depuis un an par l’austérité budgétaire.
La manifestation a été beaucoup plus suivie, mais aussi moins violente que le mercredi précédent.
La semaine passée, des heurts, les plus violents en 15 mois de présidence Milei, avaient fait 45 blessés – 20 policiers et 25 civils – et donné lieu à plus de 120 interpellations.
Ce mercredi, de nombreuses pancartes réclamaient justice pour un photographe blessé à la tête lors de la marche précédente et la démission de la ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, qui a refusé d’ouvrir une enquête.
-« Ils nous ont tout pris »-
A la tombée de la nuit, quelques incidents ont été signalés. Une poignée de manifestants a frappé des barrières et jeté des pierres sur la police devant le Parlement argentin. Deux policiers ont été évacués en ambulance, l’un touché par un feu d’artifice et l’autre pris d’un malaise.
Un spectaculaire dispositif de sécurité avait été mis en place dès le matin, avec plus de 2.000 membres des forces de l’ordre déployées, plusieurs axes menant au Parlement coupés à la circulation et des contrôles à l’entrée à la capitale.
Plusieurs syndicats, organisations sociales, mouvements de gauche radicale avec pignon sur rue étaient en première ligne. Mais les supporters de football, mobilisés il y a sept jours, étaient cette fois peu visibles.
Les retraités, eux, étaient bien là. « Je suis venu parce qu’ils réduisent nos pensions, c’est pas possible: ils nous ont pris les (aides aux) médicaments, ils nous ont tout pris ! », s’est indigné auprès de l’AFP Guillermo Benitez, peintre retraité de 75 ans. Mais « je viens pacifiquement, je ne viens pas pour insulter la police ou quoi que ce soit ».