dimanche, mai 5
Ella Purnell et Kyle MacLachlan, dans la série « Fallout ».

PRIME VIDEO – À LA DEMANDE – SÉRIE

Lisa Joy et Jonathan Nolan, producteurs de Fallout, sont à la tête d’une entreprise familiale qui propose à sa clientèle le spectacle de sa propre fin. Après avoir imaginé l’apocalypse à partir d’un film des années 1970 (Westworld), puis d’un roman de William Gibson (Périphériques, les mondes de Flynne) – séries qui furent toutes deux annulées avant que l’on puisse savoir si les cataclysmes laissaient un peu de place à l’espoir –, ils espèrent parvenir à leurs fins ultimes en s’inspirant du jeu vidéo Fallout.

Certes, Joy et Nolan ne sont pas les seuls créateurs de Fallout. Reste qu’en découvrant ces huit épisodes baignant dans un humour corrosif, composé de violence sanguinolente et de satire politico-historique, on croit deviner un effort soutenu pour éviter les effets secondaires de la fiction apocalyptique chez ses consommateurs : migraines dues à la trop grande complexité des hypothèses mises en œuvre, dépression entraînée par la perspective de voir sa propre espèce succomber dans d’atroces souffrances.

Fallout, c’est la version fun de l’armageddon, qui fait s’affronter des créatures de cauchemar que l’on croirait sorties d’un distributeur de fête foraine (en plastique, avec des tentacules qui chatouillent), des chevaliers empotés dans leur armure robotique et – bien sûr – une jeune femme au visage avenant et aux poings d’acier, lancée dans une quête dont dépend le salut de ce qui reste de l’humanité.

Chronologie alternative

Ce savant dosage de burlesque et de macabre permet de distinguer Fallout de ses concurrents immédiats, The Last of Us et Silo, en l’occurrence. La dramaturgie, elle, reste tout à fait conventionnelle, contrairement aux armes qui ont ravagé la Californie que parcourt Lucy (Ella Purnell, dont les yeux immenses pourraient être ceux d’une héroïne de manga et d’anime). Elevée dans un abri souterrain et autarcique où sont maintenues les valeurs américaines, elle est obligée de gagner la surface pour se porter au secours de son père, enlevé par un gang sanguinaire.

Ce récit est entrecoupé de retours en arrière qui établissent la chronologie alternative de Fallout : un monde où la guerre froide a viré à l’affrontement nucléaire, où la technologie et l’esthétique des années 1950 ont perduré. Ces flash-back ont pour personnage central un acteur de western, Cooper Howard, héros national devenu porte-parole de Vault-Tec, entreprise qui détient le monopole des abris antiatomiques.

Dans les déserts ensablés qui recouvrent Los Angeles, on retrouve Cooper Howard, incarné par l’extraordinaire Walton Goggins, sous les traits squelettiques d’une créature condamnée à la vie éternelle par les radiations (personne n’a jamais prétendu que Fallout était un cours de physique-chimie).

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