Carnet de bureau. Faut-il passer par la création d’un compte personnel de santé pour que la prévention soit enfin considérée par les entreprises comme un investissement ? C’est l’idée lancée par Le Cercle vulnérabilités et société, un think tank qui propose de faire de la prévention une compétence professionnelle à valoriser tout au long de la carrière.
Question prévention de la santé au travail, les employeurs peuvent mieux faire. Le baromètre 2025 publié par l’Observatoire de la qualité de vie au travail le 4 décembre révèle encore une forte insatisfaction des salariés sur la prise en compte de la santé au travail : plus d’un sur deux souligne un déficit important sur la prévention du stress et de l’épuisement professionnel, plus d’un sur trois se plaint de sa charge de travail et un sur trois du manque de souplesse et de flexibilité dans l’organisation des horaires de travail. Ils sont 70 % à dénoncer le « manque de temps ». La marge de progrès est considérable.
Le stress, par exemple, dont les dégâts sur la santé ne sont plus à démontrer, est entretenu au lieu d’être combattu. Dans le baromètre Qualité de vie et des conditions de travail 2025, plus d’un tiers des salariés mettent en avant le manque de respect des temps de repos et autant le non-respect du droit à la déconnexion, ainsi qu’un accès contraint au télétravail. « Une personne sur trois présente une problématique liée à la santé mentale », remarquait Sylviane Balustre, directrice engagement et innovation sociale de L’Oréal, lors de la présentation de ce baromètre au siège de la Banque de France.
Politiques de prévention
La mauvaise santé au travail ayant un coût, les politiques de prévention nécessaires aux salariés pourraient être profitables aux entreprises. L’étude de l’Institut national de recherche et de sécurité au travail « Prévention et performance d’entreprise », qui fait référence en la matière depuis 2017, parle d’« un “rendement” ramené à un ratio de l’ordre de 2,2 », c’est-à-dire qu’un euro investi dans la prévention générerait 2,20 euros pour l’entreprise. Et les salariés le voient : « Quand l’entreprise agit, le niveau de satisfaction des salariés est 2 à 2,5 fois supérieur à celui relevé dans les autres entreprises », constate Céline Bracq, la directrice générale de l’institut de sondage Odoxa, qui a réalisé le baromètre Qualité de vie et des conditions de travail.
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