Au mois de septembre, on a cru voir Hollywood se réveiller. Après avoir accusé les conservateurs américains d’exploiter politiquement l’assassinat de l’influenceur d’extrême droite Charlie Kirk, la vedette de télévision Jimmy Kimmel était suspendue « indéfiniment » à compter du 17 septembre par son employeur, la chaîne ABC, propriété du groupe Disney. En juillet, la chaîne CBS avait déjà annoncé la déprogrammation pour 2026 du « Late Show » satirique de Stephen Colbert, lui aussi critique de la politique de Donald Trump, sans que cela mobilise outre mesure le landerneau du divertissement. Mais priver d’antenne du jour au lendemain le sympathique Kimmel, cette fois, c’en était trop.
Le 22 septembre, l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), l’une des plus importantes associations de défense des droits civiques du pays, publiait une lettre défendant la liberté d’expression. Signée par plus de 400 artistes, dont les superstars Natalie Portman, Meryl Streep ou Tom Hanks, elle semblait marquer le début d’un bras de fer entre le monde culturel et la Maison Blanche.
« Dans une tentative d’étouffer les critiques, notre gouvernement en arrive à menacer la survie économique de journalistes, présentateurs de talk-shows, artistes, créateurs et comédiens de tous horizons. (…) Nous savons que ce moment dépasse notre industrie. Enseignants, fonctionnaires, cabinets d’avocats, chercheurs, universités, étudiants et tant d’autres subissent aussi des attaques frontales de leur liberté d’expression », professaient-ils tous d’une même voix.
Un « front uni contre la censure »
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