Aujourd’hui, la France ne doit sa croissance démographique qu’aux migrations, affirme l’Ined dans sa note de conjoncture 2025 sur l’évolution démographique récente du pays, publiée ce mardi 16 décembre.
La croissance démographique désigne l’augmentation de l’effectif d’une population au cours d’une période donnée, calculée en faisant la somme du solde naturel et du solde migratoire.
En 2024, la croissance naturelle a été légèrement positive en France, le nombre de naissances (663.000) ayant été à peine supérieur au nombre de décès (646.000) en 2024, et ce, uniquement grâce aux chiffres des départements d’outre-mer. Dans l’Hexagone, « pour la première fois depuis plus d’un siècle hors périodes de guerre, la croissance naturelle a donc été nulle (et même très légèrement négative) », avec 629.000 naissances pour 630.000 décès, d’après l’institut public français de recherche en démographie.
« La population continue de croître mais à un rythme qui se ralentit à cause, d’une part, de la baisse de la natalité, due à la fois à une diminution du nombre de femmes en âge de procréer et au recul de la fécondité et, d’autre part, de la hausse du nombre de décès, entraînée par le vieillissement de la population », explique l’Ined et comme le montre le graphique ci-dessous.
La baisse de la natalité fait actuellement l’objet d’une mission d’information à l’Assemblée nationale. Dans ce cadre, 30.000 Français ont participé ces derniers mois à une consultation citoyenne, dont les résultats ont été dévoilés vendredi. La crainte de manquer de moyens financiers, la peur de l’avenir ou tout simplement l’absence d’un partenaire font partie des freins au premier enfant les plus cités par les répondants.
La croissance démographique poussée par les migrations
Aussi, dans l’Hexagone, la croissance démographique n’est poussée que par les migrations. Le solde migratoire, qui correspond à la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties, était estimé à 152.000 personnes en France en 2024.
Il ne s’agit toutefois que d’une estimation, puisque les chiffres concernant les immigrés issus d’un pays de l’UE ne sont pas encore connus pour 2024, de même que ceux des étrangers en situation irrégulière.
« En 2024, 343.000 premiers titres de séjour ont été délivrés, principalement à des étudiants (32%) et pour rapprochement familial (26%). Les titres pour motifs humanitaires ont bénéficié à 54.514 personnes, retrouvant leur niveau de 2019 », détaille l’Ined dans un communiqué.
Plus de la moitié de ces nouveaux arrivants (55%) s’installent dans les départements urbains densément peuplés, contre seulement 15% dans les départements ruraux.
Une autre étude de l’Ined, publiée en mars, estimait que si la natalité et le solde migratoire se maintiennent au niveau de 2024, la population française devrait rester globalement stable, en atteignant un « pic » à 70 millions d’habitants dans les années 2040 avant de revenir vers son niveau actuel en 2070.
Article original publié sur BFMTV.com












