Pour Abdel Fattah Al-Sissi, le sommet de Charm El-Cheikh (Egypte) du 13 octobre avait toutes les apparences du triomphe. Il était hôte d’une réunion qui se voulait être le lancement officiel du plan de paix en 20 points de Donald Trump pour Gaza. Le président égyptien se trouvait à la première place aux côtés de son homologue américain, ainsi que de l’émir qatari cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani et du leader turc Recep Tayyip Erdogan. Mais il y avait un absent de taille : Benyamin Nétanyahou. L’indice que la partie serait serrée.
Car, à cause de la violence de la guerre d’anéantissement et la multiplication des faits accomplis par Israël, à cause aussi de l’insouciance d’une administration américaine brouillonne, qui valorise la force plutôt que le droit, le plan de paix sera difficile à imposer.
Pourtant, l’Egypte remporte une victoire importante dans le plan Trump. Le 12e point énonce que « personne ne sera forcé de quitter Gaza ». Washington met ainsi explicitement fin à la menace d’une déportation, telle que définie par le droit humanitaire international, des Palestiniens vers le Sinaï, territoire égyptien. Une menace qu’Israël utilise depuis des décennies, et plus que jamais depuis les attaques du Hamas du 7 octobre 2023. C’est une ligne rouge pour Le Caire, qui pratique, vis-à-vis de Gaza, et sur la question palestinienne en général, une stratégie d’endiguement afin d’éviter que le conflit ne déborde ni sur son territoire ni au sein de sa société.
Maigres progrès
A Charm El-Cheikh, le régime se voyait aussi réinvesti dans son rôle de médiateur, qu’il tient depuis la signature des accords de Camp David en 1978, d’abord entre Israéliens et Palestiniens, puis entre les factions palestiniennes, notamment le Fatah et le Hamas. Cette médiation est gérée par le puissant Service de renseignement général, dont les agents ont la réputation de mieux connaître les Palestiniens que les Palestiniens eux-mêmes. Elle a permis notamment, en décembre 2024, de négocier un accord entre le Fatah et le Hamas pour mettre en place une administration technocratique lorsque la guerre à Gaza sera terminée.
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