- Depuis dix ans, l’expérimentation du dispositif Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée permet à des personnes privées de travail de décrocher un contrat durable.
- Un dispositif financé par l’État et les collectivités, mais régulièrement critiqué.
- On fait le point.
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Le 13H
C’est une expérimentation qui existe depuis plus de dix ans. La pérennisation et l’extension du dispositif Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée doit être votée par l’Assemblée nationale le 19 janvier prochain. Fonctionnement, coût, critiques… on vous explique de quoi il s’agit.
Pour comprendre, les équipes du 13H de TF1 se sont rendues à Villeurbanne (Rhône), où comme chaque semaine, Graziella pousse la porte du café senior de son quartier. Pour l’accompagner au quotidien, Samira est là. Aide à la personne, elle a retrouvé un emploi stable après neuf années de chômage (nouvelle fenêtre). « Les voir heureux et apporter quelque chose dans leur quotidien, ça me rend énormément heureuse »
, confie-t-elle dans le reportage visible en tête d’article.
Emplois aidés
Et c’est grâce au dispositif Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD) que Samira a été embauchée. Le principe ? Proposer un emploi à toute personne privée de travail depuis plus d’un an, à condition qu’elle habite le territoire concerné. Lancé en 2016 à l’initiative d’associations comme ATD Quart Monde, le projet, qui n’en est encore qu’à sa phase d’expérimentation, repose sur l’idée que plutôt que de financer uniquement des prestations sociales (nouvelle fenêtre), l’État et les collectivités choisissent de transformer ces dépenses en salaires. Ainsi, concrètement, si aucune entreprise classique ne peut embaucher des chômeurs qui en font la démarche, alors une structure dédiée, appelée entreprise à but d’emploi (EBE), est créée pour leur proposer des postes adaptés.
Notre mission, c’est d’embaucher des personnes et de créer des activités utiles
Notre mission, c’est d’embaucher des personnes et de créer des activités utiles
Carole Marty, directrice de Bross’Up
À Villeurbanne, c’est par exemple le cas de l’organisme Bross’Up, spécialiste de l’aide à la personne ou encore de l’entretien de plantes. « Notre mission, c’est d’embaucher des personnes et de créer des activités utiles, tout en trouvant un équilibre avec les financements publics »
, explique à notre micro Carole Marty, directrice de la structure.
Dix ans après son lancement, le dispositif s’est aujourd’hui étendu à 47 départements. En France, 3.290 salariés travaillent en CDI grâce au dispositif, dans 86 entreprises à but d’emploi. Et pour Chafira, embauchée récemment dans une entreprise de recyclage de jouets de la région lyonnaise, la satisfaction est totale : « En venant ici, toutes les cases ont été cochées. L’humain, le travail en lui-même, la proximité, la sérénité de l’esprit »
.
Un coût élevé
Un modèle qui fonctionne donc, mais qui a toutefois un prix. Chaque emploi créé coûte environ 10.000 euros de plus par an à l’État que le versement de prestations sociales. Au point que le budget total atteint aujourd’hui 68 millions d’euros chaque année. Un montant qui « permet justement d’éviter les coûts de l’exclusion sociale qui sont très importants pour la société française »
, justifie néanmoins auprès de TF1 Hayat Boaira, en charge du dispositif à la mairie de Villeurbanne.
Au point d’alerter récemment la Cour des comptes. Dans un rapport publié en juin dernier, la juridiction financière souligne que « cette expérimentation fait localement la preuve de son utilité, en particulier pour répondre à des publics pour lesquels aucune autre solution n’était proposée »
. Les magistrats pointent néanmoins l’utilisation de moyens financiers et humains élevés, « ce qui rend incertaine sa pérennisation »
. Réponse le 19 janvier prochain.












