La seule agence fédérale américaine qui traquait et contrait la désinformation a fait les frais de l’accord ayant évité le shutdown aux Etats-Unis. Le département d’Etat a annoncé, mardi 24 décembre, la fermeture du Global Engagement Center (GEC), son bureau chargé de lutter la désinformation produite par les pays rivaux des Etats-Unis, comme la Chine et la Russie fermait ses portes. Créé il y a huit ans, le GEC était très critiqué par les républicains et Elon Musk qui l’accusaient de censure.
Le couperet est tombé quand la mesure prolongeant son financement a été abandonnée dans la dernière version du texte législatif ayant permis d’éviter la paralyse budgétaire de l’Etat fédéral le 21 décembre. Doté d’un budget de 61 millions de dollars (58,6 millions d’euros), le GEC employait environ 120 personnes.
Le bureau était depuis longtemps dans le viseur de parlementaires républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, qui l’accusaient de surveiller des Américains. En 2023, Elon Musk, devenu depuis le principal soutien de Donald Trump, avait assuré que le GEC représentait « une menace pour la démocratie » américaine.
L’homme le plus riche du monde, nommé par Donald Trump coresponsable d’une commission pour « l’efficacité gouvernementale » dont le but avoué est de procéder à des coupes drastiques dans le budget fédéral, accusait l’agence d’être « le pire agent de censure gouvernementale et d’instrumentalisation des médias ». Les dirigeants du GEC ont toujours écarté ces affirmations, estimant que leur travail était crucial pour combattre les campagnes d’ingérence étrangères sur le sol américain.
En juin, le responsable de l’agence, James Rubin, avait annoncé le lancement d’un organisme multinational basé à Varsovie pour contrer la désinformation russe sur la guerre en Ukraine. Et l’an dernier, cette agence alertait dans un rapport que la Chine dépensait des milliards de dollars dans le but de disséminer de la désinformation et « réduire considérablement » la liberté d’expression dans le monde.