Cette fois, c’est avec un pansement discret, couleur chair, sur l’oreille que Donald Trump est apparu. Une semaine après la tentative d’assassinat dont il a été victime, le candidat républicain à la Maison Blanche a repris, samedi 20 juillet, le fil de sa campagne présidentielle en tenant à Grand Rapids, dans le Michigan, son premier meeting depuis les tirs qu’il a subis, une semaine plus tôt, en Pennsylvanie.
Entre-temps, le milliardaire a été officiellement investi jeudi à Milwaukee (Wisconsin) par son parti pour se présenter à l’élection présidentielle de novembre, lors d’une convention triomphale où il arborait une large gaze blanche sur le pavillon de l’oreille.
Son ancien médecin à la Maison Blanche, Ronny Jackson a expliqué samedi, dans un rare bulletin de santé depuis la tentative d’assassinat, que le passage de la balle a causé une plaie de deux centimètres de profondeur. « Il y a eu d’abord un saignement important, suivi d’un gonflement marqué de toute la partie supérieure de l’oreille », a précisé, sur X, l’ancien médecin, devenu élu de la droite dure à la Chambre des représentants. Selon lui, le gonflement a depuis diminué et la plaie commence « à cicatriser correctement ».
Samedi, dans le Michigan, c’est avec J.D. Vance, son colistier officiel, que Donald Trump a été acclamé par 12 000 partisans, dans une salle omnisports pleine à craquer, dans cet « Etat pivot » qu’il avait remporté en 2016 mais que Joe Biden lui a ravi en 2020.
L’ancien président cherche à cimenter sa base dans cette région du Nord ayant souffert de la désindustrialisation, à l’image de la ville de Detroit. Il a multiplié les promesses de baisses d’impôts, de lutte contre l’inflation et de taxes sur les importations pour protéger le « made in America ».
Les démocrates « ne savent pas qui est leur candidat »
Au milieu d’un discours de près de deux heures truffé comme d’habitude d’anecdotes sur ses relations avec les chefs d’Etat − comme le « brillant » chinois Xi Jinping qui « contrôle 1,4 milliard de personnes d’une main de fer » − , il a renouvelé sa diatribe contre les migrants qu’il accuse des pires crimes, promettant la « plus grande opération d’expulsions » de l’histoire du pays.
Donald Trump a aussi promis « un raz-de-marée monumental » en faveur des républicains lors des prochaines élections et moqué les démocrates « qui ne savent pas qui est leur candidat », pendant que Joe Biden, contraint à l’isolement dans sa résidence privée du Delaware en raison du Covid, est affaibli par une fronde grandissante. Plus de trente élus l’ont appelé publiquement à laisser la place à un ou une candidate plus jeune. Et l’un de ses principaux donateurs, l’homme d’affaires Michael Moritz, l’a appelé à se retirer et annoncé suspendre ses dons au parti.
Prenant la parole avant Donald Trump, J.D. Vance a visé la vice-présidente Kamala Harris, dont le nom revient avec insistance pour remplacer Joe Biden. « J’ai servi dans le corps des Marines des États-Unis et j’ai créé une entreprise. Qu’avez-vous fait, à part encaisser un chèque ? », a-t-il lancé à propos de l’ancienne sénatrice et procureure générale de Californie.
Donald Trump a, lui, dénoncé la pression interne exercée par les démocrates sur Joe Biden pour qu’il abandonne la course. « En ce moment même, les chefs du parti démocrate tentent frénétiquement de renverser les résultats des primaires de leur propre parti pour écarter l’escroc Joe Biden du scrutin », a-t-il lancé. « Comme vous le voyez, le parti démocrate n’est pas le parti de la démocratie. »
Une énorme attention sur le dispositif de sécurité
L’ancien président républicain a aussi nié être un extrémiste, comme il est parfois dépeint par ses détracteurs « Ils n’arrêtent pas de dire que je suis une menace pour la démocratie. La semaine dernière, j’ai pris une balle pour la démocratie », a-t-il déclaré sous les acclamations de ses partisans. « Je ne devrais pas être ici en ce moment, a-t-il poursuivi. Quelque chose de très spécial s’est produit. »
Une énorme attention a été portée, samedi, sur le dispositif de sécurité, alors que de nombreuses questions demeurent quant aux manquements du précédent meeting tenu dans un espace ouvert. La réunion de Grand Rapids se tenait, elle, dans un lieu fermé, un environnement plus facile à sécuriser.
Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application
Les participants ont dû passer par un détecteur de métaux à leur entrée dans la salle. « C’est la sécurité la plus stricte que j’aie jamais vue », a témoigné Renee White, une partisane qui affirme avoir assisté à 33 meetings de Donald Trump. « Nous pouvons généralement apporter quelques petits sacs, mais aujourd’hui, j’ai dû laisser des affaires », a-t-elle ajouté.