Après avoir triomphé contre Tahiti (3-0) en demi-finales des éliminatoires océaniens, la Nouvelle-Calédonie est prête à signer le plus grand exploit footballistique de son histoire.
Les « Cagous » sont en course pour se qualifier pour leur toute première Coupe du monde l’an prochain en Amérique du Nord.
En plus des Bleus, les supporters français pourraient bien avoir deux équipes à encourager.
La refonte de la Coupe du monde n’a pas que du mauvais. Critiqué pour son supposé manque d’intérêt sportif et le trop grand nombre de matchs qui en découlera, le passage de 36 à 48 équipes acté pour le Mondial 2026 pourrait réserver son lot de bonnes surprises. Autrefois intangible, le rêve de qualification est aujourd’hui permis pour les plus petits pays et territoires, qui n’ont jamais eu l’occasion de participer à la plus grande compétition de football, grâce à cet élargissement à 16 nouvelles sélections.
On s’en réjouit, en particulier en Océanie, où jusqu’alors seule une place de barragiste intercontinental lui était attribuée. La meilleure équipe océanienne issue des qualifications devait disputer un match couperet face à une nation d’une autre Confédération. Cela ne laissait qu’une infime chance aux formations du Pacifique. Sur les six dernières éditions, elles n’ont ainsi envoyé que deux fois un représentant à la Coupe du monde : l’Australie en 2006, depuis rattachée à la zone Asie (AFC) (nouvelle fenêtre), et la Nouvelle-Zélande en 2010.
Le rêve américain des « Cagous »
Mais ça, c’était avant la réforme de la Fifa. À la faveur de ce nouveau format à 48 équipes, la Confédération océanienne de football (OFC) dispose désormais d’une place directement qualificative (nouvelle fenêtre) pour le Mondial 2026, en plus de conserver sa place de barragiste intercontinental. Une évolution qui ouvre le champ de tous les possibles, y compris pour la Nouvelle-Calédonie. À plus de 16.000 kilomètres de la métropole, le territoire ultramarin français nourrit l’espoir de décrocher sa qualification pour la prochaine Coupe du monde, coorganisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique.
Affiliée depuis 2004 à la Fifa, qui recense plus de Fédérations (211) que l’ONU ne reconnaît de nations (193), ce bout de France au bout du monde est doté de sa propre Fédération (FCF) (nouvelle fenêtre). Celle-ci est indépendante de la Fédération française (FFF), avec qui elle est liée par convention (nouvelle fenêtre). L’archipel néocalédonien, comme Tahiti, est ainsi autorisé à jouer des matchs internationaux sous sa propre bannière. Et donc de participer à part entière aux compétitions de la Fifa.
Sortis des deux premiers tours des qualifications de l’OFC, les « Cagous », surnom tiré de l’oiseau échassier endémique de la Nouvelle-Calédonie, ne sont plus qu’à une rencontre de valider leur ticket pour l’Amérique du Nord. Vendredi 21 mars, ils ont battu Tahiti (3-0), l’autre territoire ultramarin français, en demi-finales du « Final Four » océanien. Les partenaires du capitaine César Zeoula, qui évolue à l’US Chauvigny, joueront, lundi 24 mars, une « finale » contre la Nouvelle-Zélande, qui a terrassé les Fidji (7-0) dans l’autre demie.
Une victoire, peu probable, mais pas impossible, contre les All Whites – clin d’œil aux All Blacks du rugby – leur offrirait une première participation historique. Toutefois, même en cas de défaite face aux favoris néo-zélandais, seule équipe actuellement membre de l’OFC à avoir participé à une Coupe du monde (1982 et 2010), la Nouvelle-Calédonie de Johann Sidaner aura encore une chance d’être de la partie l’an prochain. Elle participera à un tournoi intercontinental de barrages à six, où seront mises en jeu les deux dernières places qualificatives. Avec les « Cagous », en plus des Bleus, la France du foot aura deux fois plus de raisons de vibrer.