mercredi, mai 8

« Les activités illégales menées par des centres d’appels, et plus particulièrement ceux liés au crime organisés, sont une menace importante pour l’Etat et la société », et sont « l’une des priorités » de la police : vendredi 19 avril, la cyberpolice ukrainienne a répondu, dans un long texte, à une série de questions transmises par Le Monde avant la publication d’une enquête sur les escroqueries utilisant de fausses interviews de célébrités françaises, qui impliquent souvent des centres d’appels illégaux en Ukraine.

Le texte, signé du directeur de la cyberpolice ukrainienne, Yuriy Vykhodets, note que les enquêteurs du pays ont mené 259 perquisitions liées à des centres d’appels illégaux sur l’année 2023 : « Dans leur grande majorité, ces centres sont hébergés dans des bureaux, où les employés utilisent des plates-formes d’appel VOIP [téléphonie par Internet] et se font passer pour des représentants d’institutions publiques ou de grandes entreprises, et appellent des particuliers, principalement à l’étranger (en Russie, dans les anciens pays de l’URSS, en Europe, en Turquie et en Israël) pour les escroquer. » Quatre-vingt-onze personnes ont été inculpées l’an dernier dans ces différents dossiers.

La cyberpolice ukrainienne explique également avoir participé en 2023 à sept opérations internationales contre des réseaux d’escroquerie par téléphone, en collaboration avec des enquêteurs de la République tchèque, d’Israël, d’Azerbaïdjan et du Kazakhstan. « Dans la plupart des cas, ces activités criminelles sont liées au crime organisé », écrit M. Vykhodets, qui explique que ses services ont également « reçu des informations sur l’implication des services de renseignement russes dans l’organisation, le soutien, ou l’influence de centres d’appels illégaux ». Les responsables de centres « opérant de la Russie ou des territoires occupés d’Ukraine » n’ont pas pu être identifiés avec certitude ni arrêtés.

Lorsqu’ils identifient des comptes bancaires ou des porte-monnaie de cryptoactifs liés à ces escroqueries, les enquêteurs ukrainiens les saisissent temporairement, dans l’attente d’une décision de justice qui confirmera leur saisie définitive, explique par ailleurs la cyberpolice. Cette dernière dit « prendre en permanence des mesures pour prévenir, détecter et mettre fin aux activités de ces centres d’appels ».

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