Journaliste centrafricain devenu rouage de la propagande du groupe Wagner à Bangui, Ephrem Yalike a quitté la Centrafrique clandestinement il y a quelques mois. Il lève aujourd’hui le voile sur le fonctionnement de l’entreprise de désinformation russe, persuadé que ce modèle qui a failli lui coûter la vie est en cours de duplication dans d’autres pays du continent. Voici son récit.
Cette enquête a été réalisée dans le cadre d’investigations coordonnées par Forbidden stories, un réseau international de journalistes qui poursuit le travail de journalistes assassinés ou menacés. Elle implique dix médias partenaires dont RFI. Le lanceur d’alerte, qui témoigne ici, a pu quitter la République centrafricaine avec l’aide de la PPLAAF, la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique. Les personnes mises en cause dans cet article n’ont pas répondu à nos sollicitations.
Le 4×4 a déjà quitté la route de Boali depuis plusieurs kilomètres. Passée la barrière du PK26, poste de douane à la sortie de Bangui, le véhicule a tourné dans la forêt plutôt que de poursuivre en direction des chutes, l’une des belles attractions naturelles de la République centrafricaine (RCA).
À l’intérieur, pas de touristes, mais des hommes blancs à la mâchoire serrée, et un homme noir rongé par l’inquiétude. Le véhicule s’immobilise. Sur la banquette arrière, un des blancs sort une arme, la pose entre lui et l’homme noir, et éructe des propos traduits par son compatriote, assis devant lui : « Je vais me répéter une seule fois. Si tu me mens, je te tue ici. »
-Ok, je propose combien de personnes ?
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