C’est un rouleau compresseur judiciaire qui s’abat sur l’opposition tunisienne. A l’issue d’un procès expéditif, Abir Moussi, 50 ans, l’une des principales figures de l’opposition au président Kaïs Saïed, a été condamnée à douze ans de prison ferme, vendredi 12 décembre.
La présidente du Parti destourien libre, une formation anti-islamiste regroupant notamment d’anciens partisans de Zine El-Abidine Ben Ali, a été reconnue coupable d’« attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire ».
Ces faits sont passibles de la peine capitale. « Il s’agit d’une condamnation à mort politique. Le pouvoir a voulu l’écarter », fustige son avocat, Nafaâ Laribi, joint par Le Monde. « La justice n’est pas indépendante. Comme pour d’autres affaires, on a assisté à un simulacre de procès », a-t-il ajouté.
Cette condamnation survient deux semaines après les lourdes peines – de cinq à quarante-cinq ans de prison – prononcées en appel contre d’autres opposants, dans le cadre du procès dit du « complot contre la sûreté de l’Etat ». Ahmed Nejib Chebbi, 81 ans, le président du Front du salut national et figure historique de l’opposition aux régimes de Bourguiba, de Ben Ali puis de Kaïs Saïed, a, lui aussi, été condamné à douze ans de prison.
Il vous reste 69.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.








