« Nous sommes déjà clairement impactés, aujourd’hui. Tous les moyens de production rétrécissent d’année en année, il va devenir impossible d’assurer le même niveau de qualité et de diversité des programmes. » Anonyme, comme beaucoup d’autres, le témoignage en interne, à la RTS, la partie francophone du groupe Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR), exprime un climat de découragement des équipes autant que d’inquiétude pour l’emploi, alors que l’audiovisuel public helvétique affronte des menaces inédites sur son financement et sa pérennité.
Depuis des années, l’ensemble des 17 chaînes de radio et de télévision présentes dans quatre régions linguistiques (germanophone, francophone, italophone et romanche) s’attend à entrer dans une tourmente peut-être décisive pour sa survie à long terme. Précisément, depuis mars 2018, quand une tentative précédente du parti d’extrême droite Union démocratique du centre (UDC) de supprimer totalement la redevance avait échoué dans les urnes à une très large majorité. Echaudé mais pas vaincu, l’UDC n’a jamais lâché l’affaire, multipliant critiques et procès d’intention contre la SSR. Sous prétexte de traquer le gaspillage d’argent public, le parti cherche d’abord à mettre au pas une institution accusée d’être un « repaire de gauchistes », qui serait peu en phase avec l’humeur du pays profond.
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