Il s’agit d’un rebondissement que personne n’attendait en Suède, dans une des plus grosses enquêtes du monde. Trente-quatre ans après l’assassinat du premier ministre Olof Palme, tué en plein centre de Stockholm le 28 février 1986, Stig Engström avait été désigné par le procureur en charge du dossier comme son meurtrier présumé, lors d’une conférence de presse en juin 2020. Faute de pouvoir juger « l’homme de Skandia », du nom du bureau d’assurance où il travaillait, qui avait mis fin à ses jours en 2000, l’enquête avait été close.
Cinq ans et demi plus tard, le procureur général, Lennart Guné, a annoncé jeudi 18 décembre que l’affaire était de nouveau classée comme « non élucidée ». M. Guné a justifié ce revirement par le manque de preuve contre le graphiste, âgé de 52 ans au moment des faits, et qui n’a eu de cesse d’intervenir dans l’enquête. Dès le lendemain du meurtre auquel il disait avoir assisté, cet étrange personnage contactait la police et les médias, affirmant avoir vu un suspect « avec une veste bleue ».
Sa culpabilité, cependant, n’a jamais pu être démontrée et sa mise en cause officielle, en juin 2020, par le procureur spécial Krister Petersson, avait provoqué l’indignation en Suède, tant les éléments à charge contre lui semblaient légers. Le raisonnement du magistrat semblait alors calqué sur le livre (non traduit) du journaliste Thomas Pettersson, publié en 2018 et intitulé Le meurtrier improbable, adapté depuis au petit écran par Netflix.
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