Soudain, les visages des élèves se sont illuminés, surpris et enthousiastes. Dans leur maternelle de Syktyvkar, ville de 200 000 habitants à plus de 1 000 kilomètres au nord-est de Moscou, leur groupe s’appelle « Arc-en-ciel ». Ce 24 mars 2025, l’un des pères de ces enfants était invité pour organiser une « rencontre éducative ». Devant ces tout-petits, âgés d’environ 5 ans, il a étalé un arsenal de répliques de fusils d’assaut et de pistolets. « Les yeux des enfants se sont mis à briller quand l’homme dans son bel uniforme a sorti les armes. Tous voulaient toucher, essayer ! », ont ensuite raconté les éducatrices sur leur page VKontakte, l’un des réseaux sociaux les plus populaires en Russie.
A la fin de la rencontre, les enfants ont montré à leur invité ce qu’ils avaient retenu des leçons. lls ont franchi un parcours d’obstacles. Puis ils ont exécuté l’ordre de se coucher, visage au sol, mains derrière la tête. Le père leur a expliqué qu’il s’agissait de la position à prendre en cas d’utilisation d’une arme nucléaire par l’ennemi.
A Syktyvkar, Teremok (littéralement « la petite maison ») est l’une de ces nombreuses écoles maternelles qui, à travers la Russie, ont mis en place des groupes de « cadets » en herbe depuis le lancement par le Kremlin, en février 2022, de l’« opération militaire spéciale » en Ukraine. Comme dans la classe de l’« Arc-en-ciel », les enfants ont des « rencontres éducatives ». Ils participent à des concours de marches et de chants militaires, se retrouvent pour des rassemblements et des bals entre cadets et rencontrent régulièrement des militaires. Ils apprennent à se protéger en cas de tirs et à rendre un rapport avec une précision militaire. Et ils portent le béret rouge de cadet. La cible : les enfants de 4 à 7 ans.
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