L’Organisation des Nations unies (ONU) s’est dite « alarmée », lundi 29 avril, par une nouvelle loi, adoptée par le parlement irakien, criminalisant les relations homosexuelles et les transitions de genre. Elle en a réclamé l’abrogation. « Cette loi va à l’encontre de plusieurs traités et conventions relatifs aux droits de l’homme ratifiés par l’Irak, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et devrait être abrogée », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme dans un communiqué.
Les nouvelles dispositions prévoient des peines de dix à quinze ans de prison pour les relations homosexuelles, de même que pour les pratiques échangistes impliquant les épouses, d’après le texte consulté par l’Agence France-Presse (AFP). La loi interdit également « toute organisation faisant la promotion de l’homosexualité en Irak », avec une peine de prison de sept ans pour la « promotion » des relations homosexuelles.
Elle proscrit « le changement de sexe biologique sur la base de désirs ou de penchants individuels » et prévoit une peine d’un à trois ans d’emprisonnement pour toute personne ou médecin impliqué dans cette transition. Une peine similaire est prévue pour tout homme dont le comportement est jugé efféminé.
« Violation des droits humains »
« Il existe de nombreuses preuves démontrant que ces lois légitiment également les préjugés, exposent les gens aux crimes de haine, aux abus policiers, au harcèlement, à l’intimidation, au chantage et à la torture », a noté Mme Shamdasani. « En outre, elles perpétuent la discrimination et le déni d’accès aux services de base, notamment en matière de soins de santé, d’éducation et de logement », a-t-elle ajouté.
L’organisation Amnesty International a critiqué auprès de l’AFP une « violation des droits humains fondamentaux ». Le Département d’Etat américain, lui, s’est dit « profondément préoccupé » samedi par cette législation. Son porte-parole, Matthew Miller, déplore que le texte de loi menace les personnes les plus vulnérables de la société irakienne et « sape les efforts de réforme économique et politique du gouvernement ».