La Géorgie opère un tournant autoritaire à une vitesse vertigineuse. A peine investi, le président contesté de cette ancienne république soviétique du Caucase, le prorusse Mikheïl Kavelashvili, a approuvé une série d’amendements législatifs visant à écraser le mouvement de contestation proeuropéen et mettre les fonctionnaires au pas.
Ces mesures, entrées en vigueur lundi 30 décembre, concernent les manifestations, la fonction publique, la police et les infractions administratives. Elles augmentent considérablement les amendes pour les protestataires, facilitent le licenciement des fonctionnaires et les détentions extrajudiciaires, élargissent le champ des nominations politiques dans la fonction publique et simplifient le recrutement des forces de police.
« Le régime met en place l’arsenal législatif pour justifier une répression violente à grande échelle, la détention arbitraire et la torture des manifestants, explique Davit Zedelashvili, spécialiste du droit constitutionnel et chercheur au groupe de réflexion indépendant Gnomon Wise, à Tbilissi. Il complète cela par des mesures visant à purger le service public et à s’assurer de la loyauté des fonctionnaires. Ce schéma, bien connu en sciences politiques, vise à consolider l’autoritarisme. Tout ce processus va s’accélérer ».
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