La quantité de fausses informations diffusées pendant les six mois de crise politique provoquée par la tentative avortée du président Yoon Suk Yeol (2022-2025) d’imposer la loi martiale a traumatisé la Corée du Sud. Mercredi 24 décembre, l’Assemblée nationale a modifié la législation sur les communications pour les sanctionner plus durement. Mais le texte inquiète pour le flou de son champ d’application et les risques qu’il représente pour la liberté d’expression.
Votée par 170 voix contre 3, et 4 abstentions, la révision donne le pouvoir aux tribunaux de condamner à des dommages et intérêts pouvant atteindre cinq fois le montant des pertes générées par « des informations illégales ou fausses, fabriquées de toutes pièces » dans le but de nuire ou de réaliser des profits. La Commission coréenne des médias et de la communication (KMCC), organe de supervision, pourra aussi infliger des amendes pouvant atteindre 1 milliard de wons (584 000 euros) contre des médias qui diffusent plus de deux fois des informations jugées fausses ou manipulées.
« Le texte ne vise pas les critiques légitimes, mais la diffusion malveillante et délibérée de fausses informations. Il repose sur l’exigence d’intention et exempte la satire et la parodie, distinguant clairement ce qui doit être considéré comme relevant de la liberté d’expression », a défendu Park Soo-hyun, porte-parole du Parti démocrate (PD), le parti progressiste au pouvoir.
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