Faustin-Archange Touadéra court sur la piste du grand stade de Bangui. Faustin-Archange Touadéra danse sur la scène installée au centre de la pelouse défraîchie. Le message est clair : à 68 ans, le président centrafricain sortant, qui brigue un troisième mandat, est sain et fort. « Premier tour KO ! », hurlent les haut-parleurs grésillants. « Premier tour KO », répète le candidat, pour promettre l’écrasement de ses concurrents dès le dimanche 28 décembre, premier tour du scrutin.
La foule venue assister au dernier meeting présidentiel au Stade de 20 000 places, vendredi 26 décembre, exulte. On en oublierait presque que la quasi-totalité des spectateurs ont monnayé leur présence : de 1 000 à 2 000 francs CFA (de 1,50 à 3 euros), un t-shirt, une casquette, et une collation – petit déjeuner sommaire pour les uns, sachet de « whiskey russe » pour les autres, un alcool fort produit par les mercenaires du groupe Wagner, dans une distillerie des environs de Bangui.
Derrière ces cris de joie, il y a aussi une forme de soulagement. Le scrutin du 28 décembre s’annonce sous de bons auspices, résumés par un autre slogan martelé par le président, celui-là en sango : « Mbi ga na ala siriri » [« Je vous ai amené la paix »].
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