Un peu plus de cinq ans après les élections de novembre 2020, qui avaient vu la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) d’Aung San Suu Kyi remporter une victoire écrasante, les Birmans retournent aux urnes. L’ex-dirigeante et Prix Nobel de la paix, renversée par un coup d’Etat le 1er février 2021, le jour où devait être inauguré le nouveau Parlement élu, est en prison pour vingt-sept ans. Son parti a été dissous, laissant le champ libre à son principal rival d’alors, le Parti de la solidarité et du développement de l’Union (PSDU), une émanation de l’armée birmane qui avait essuyé une lourde défaite en 2020. Le parti, et derrière lui l’armée, avait alors dénoncé de présumées « fraudes massives », qui ont servi de prétexte au putsch.
En 2020, 70 % des électeurs inscrits s’étaient rendus dans les bureaux de vote. Si aucun chiffre n’a été publié à ce stade, ils semblent beaucoup moins nombreux et enthousiastes qu’ils ne l’étaient à cette époque : la première phase des élections, qui a eu lieu dimanche 28 décembre dans une centaine de cantons et de municipalités, s’est tenue sous l’étroit contrôle de l’armée et de la police. Pour permettre la levée de l’état d’urgence six mois avant le scrutin, des lois prévoyant jusqu’à la peine de mort ont été adoptées pour toute action visant à faire obstruction aux élections.
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