Au mois de janvier, la rédaction d’Africa Check à Dakar a reçu une flopée de mails au ton menaçant. « On nous écrivait : “Vous, les fact-checkers, Zuckerberg va vous dégager” », raconte Valdez Onanina, rédacteur en chef du bureau francophone de ce site, le premier en Afrique consacré à la vérification des faits.
Quelques jours plus tôt, le patron de Meta, Mark Zuckerberg, avait annoncé un relâchement substantiel des règles de modération de contenus sur les plateformes de sa société, Facebook et Instagram en tête. Un changement de cap décidé au nom de la liberté d’expression, expliquait le dirigeant, accusant les vérificateurs de faits d’être « trop orientés politiquement ».
Depuis, le groupe a supprimé son programme de fact-checking aux Etats-Unis, au profit d’un système de modération collective similaire à celui existant sur le réseau social X. L’entreprise californienne a indiqué mi-mars envisager d’étendre au monde entier ce dispositif de « notes communautaires » produites par des utilisateurs référencés pour signaler des contenus douteux. Et ainsi abandonner les méthodes traditionnelles sur lesquelles Meta s’appuyait jusqu’ici pour lutter contre la désinformation, via des partenariats avec divers médias et organisations de fact-checking certifiés dans une centaine de pays.
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