vendredi, mai 3

Ils prolongent les échanges dans l’espoir d’aplanir leurs différends. Mercredi 20 mars, les syndicats et le patronat ont décidé d’ajouter une séance supplémentaire de discussions dans la négociation « pour un nouveau pacte de la vie au travail ». Celle-ci s’achèvera le 8 avril et non pas le 26 mars, comme prévu initialement. Une modification de calendrier qui témoigne de la difficulté pour les protagonistes à dégager un consensus. Le Medef et les organisations de salariés se renvoient la responsabilité du blocage.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Emploi des seniors : les négociations se tendent

Le fait de reporter de presque deux semaines la conclusion des pourparlers n’est pas totalement surprenant. Cette éventualité avait été mentionnée, en particulier par Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, car l’agenda arrêté au départ donnait trois mois aux partenaires sociaux pour trouver un terrain d’entente. Un délai jugé court, compte tenu de l’étendue des thèmes abordés : maintien dans l’emploi des seniors, actions de prévention en faveur des salariés exerçant des métiers pénibles, reconversions, etc.

L’exercice, qui n’était déjà pas simple à la base, s’est avéré encore plus ardu, en raison des dissensions très fortes apparues sur un point-clé : la création d’un compte épargne-temps universel (CETU). Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce dispositif a pour ambition d’offrir des temps de respiration aux travailleurs dans leur carrière, avec des jours de congé qu’ils thésauriseraient au fil des ans. Défendu de très longue date par la CFDT, le projet se heurte à l’opposition résolue du Medef et de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Les deux mouvements d’employeurs y voient une usine à gaz, source de contraintes accrues pour les chefs d’entreprise – notamment dans la gestion de leur main-d’œuvre.

Les mouvements d’employeurs divisés

Mais le patronat ne parle pas d’une même voix sur ce dossier. L’Union des entreprises de proximité (U2P), qui représente les artisans, les commerçants et les professions libérales, se dit prête à l’étudier, sous réserve qu’un tel mécanisme n’alourdisse pas les charges. Le CETU peut contribuer à améliorer « l’attractivité » des employeurs, a expliqué Jean-Christophe Repon, vice-président de l’U2P, en s’adressant aux journalistes, mercredi soir, à l’issue de la réunion entre partenaires sociaux. C’est aussi au nom du pragmatisme que son organisation adopte cette position : elle considère qu’il vaut mieux tenir la plume, plutôt que laisser l’exécutif prendre en main cette réforme, qui semble incontournable puisqu’elle correspond à un engagement du président de la République.

Il vous reste 52.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version