Sur les 35.015 communes françaises, 32.613 ont placé la liste du Rassemblement national, portée par Jordan Bardella, en tête des suffrages.
En Bretagne, la liste a rassemblé plus de 25% des suffrages.
D’où cette question : pour quelle raison les électeurs ont-ils voté cette fois-ci pour le Rassemblement national ?
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Élections législatives : le camp présidentiel perd sa majorité absolue, poussée historique du RN
La France a connu aux élections européennes de dimanche 9 juin une victoire sans précédent du Rassemblement national (RN), la liste menée par Jordan Bardella étant arrivée en tête dans 93% des communes de France, selon les résultats publiés par le ministère de l’Intérieur. Sur les 35.015 communes françaises, 32.613 ont placé la liste « La France revient! » du RN en tête des suffrages. Dans 269 de ces communes, le RN est arrivé premier ex æquo avec une autre liste. Cela représente une grosse progression pour le parti de Marine Le Pen, qui était en tête dans 71% des communes (24.866 sur 35.047) lors des élections européennes de 2019, avec une percée impressionnante notamment en Bretagne.
Dans la ville de Lesneven, la liste RN est arrivée en tête des Élections européennes, poussée par de nouveaux électeurs. Un retraité que l’on a croisé est l’un d’eux. C’est la première fois qu’il vote à l’extrême droite : « J’étais de la droite avant », dit-il, parlant d’un « vote sanction » contre la politique du gouvernement. Pour un autre habitant, sollicité par TF1, ce n’est pas une surprise, arguant que les Français « attendent beaucoup de gouvernement actuellement sur tout ce qui est pouvoir d’achat, immigration… C’est partout l’insécurité aujourd’hui », dit-il. Et pourtant, sur place, les urnes ont toujours favorisé le parti présidentiel et la gauche lors des dernières élections. « Le RN, ce n’est pas la Bretagne pour moi », ajoute un autre habitant, se disant « déçu » d’une telle poussée du RN.
Pouvoir d’achat, retraites… Les griefs des électeurs
À quelques kilomètres de là, même constat et même poussée d’extrême droite à Saint-Renan, une ville de 8000 habitants. Depuis la matinée, Pascal Autet, buraliste, entend les justifications du vote RN. « Pouvoir d’achat, tout augmente, les salaires n’augmentent pas, les retraites n’augmentent pas, et puis on est dans un petit marasme économique aussi », énumère-t-il.
À l’extérieur, Sandrine confirme la situation. Cette employée de boulangerie, payée au SMIC, s’est tournée vers le Rassemblement national depuis peu. Elle compte de nouveau voter pour ce parti aux prochaines législatives : « On verra après, mais il faut leur donner leur chance, ce sont les seuls qui ne sont jamais arrivés au pouvoir », commente-t-elle dans le sujet ci-dessus. Reste une question, en Bretagne comme ailleurs : une majorité des électeurs va-t-elle confirmer le RN aux élections législatives anticipées ?