Le renouvellement partiel du Sénat (34 sièges sur 100) offrait au Parti républicain l’occasion d’y redevenir majoritaire. Un nombre important de sortants démocrates se trouvaient en effet dans des bastions rouges. Portée par la mobilisation impressionnante dont a bénéficié Donald Trump pour la présidentielle, la victoire a été au rendez-vous. Le premier succès attendu a été enregistré très tôt dans la soirée du 5 novembre, en Virginie-Occidentale.
Le gouverneur, Jim Justice, un ancien démocrate qui avait fait fortune dans l’exploitation minière, a remporté sans coup férir le siège longtemps détenu par l’un de ses prédécesseurs démocrate, Joe Manchin. En annonçant il y a un an son intention de ne pas se représenter, ce dernier offrait comme sur un plateau un siège aux conservateurs dans un Etat solidement républicain, où il avait su surnager grâce à des positions iconoclastes pour son parti, notamment sur l’énergie. Le gain du siège de cet élu, qui achève son mandat comme indépendant, a immédiatement placé les deux partis à égalité, avec 50 sénateurs chacun, mais le Parti républicain avait sur sa liste bien d’autres sièges détenus par des démocrates.
Dans l’Ohio, l’Etat du sénateur J.D. Vance, élu à la vice-présidence, Sherrod Brown a été le premier à mordre la poussière. Ce dernier avait bien résisté en 2018 dans ce bastion remporté une nouvelle fois par Donald Trump le 5 novembre, comme en 2020 et en 2016. Son ancrage et le souvenir du référendum protégeant l’avortement remporté par les démocrates en 2023 n’ont cependant été d’aucun secours face à la démonstration de force républicaine dont a bénéficié Bernie Moreno, qui sera le premier hispanique à représenter l’Ohio au Sénat.
Une solide majorité
Le second démocrate en difficulté, Jon Tester, sénateur d’un Etat, le Montana, où Donald Trump l’avait emporté avec plus de quinze points d’avance en 2020, et de dix-sept points cette année, était nettement distancé en milieu de nuit alors que le dépouillement restait partiel. Il en allait de même pour deux autres démocrates sortants, avec des marges plus étroites, dans le Wisconsin et la Pennsylvanie. Le candidat républicain à un siège laissé vacant par une démocrate dans le Michigan était également légèrement en tête. Si tous ces Etats donnaient la victoire à des membres du Grand Old Party, ce dernier pourrait disposer d’une solide majorité, assez forte pour résister au renouvellement partiel de 2026, qui lui est moins favorable.
Il vous reste 59.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.