Tout le monde connaît l’expression « Faire d’une pierre deux coups ».
Mais d’où vient-elle ? Pour le découvrir, le JT de TF1 est remonté loin, très loin.
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Le 13H
« Faire d’une pierre, deux coups », c’est une expression que tout le monde connaît. « Faire une action et avoir un double résultat », explique une femme. Mais d’où vient cette formule ? « C’est rare qu’on arrive à tailler une pierre en deux coups », s’amuse un tailleur de pierre, compagnon du devoir, face à la caméra du JT de TF1, dans le reportage visible en tête de cet article. Et d’ajouter : « Il me semble que c’est une expression qui vient de la chasse. »
Montaigne fut le premier à l’écrire
Retour en arrière : allons au XIIe siècle. Pour nous, deux comédiens se muent en chasseurs et utilisent des cordages comme lance-pierres. Car à l’époque, les chasseurs utilisent ces armes pour notamment chasser les oiseaux dans les arbres. Il était alors commun de s’entrainer pour gagner en dextérité avec une fronde ou un lance-pierre.
« Et on raconte que les parents des bergers ramenaient les déjeuners des jeunes bergers sur des pics, et donc le jeune berger devait toucher son déjeuner pour pouvoir se nourrir. Donc forcément, ces jeunes gens étaient experts à la fronde », détaille Thomas Deschamps, de l’association Romae Sagittarii, spécialiste des armes de jet de l’Antiquité.
L’expression populaire fut un jour écrite dans un livre. Notre enquête nous mène ainsi au lycée Montebello de Lille (Nord). Un professeur de français, d’histoire et de philosophie nous attend. En mains, il tient Les Essais de Michel de Montaigne, où l’on trouve notre expression du jour : « Je voudrais qu’on commençât à le promener dès sa tendre enfance ; et premièrement, pour faire d’une pierre deux coups, par les nations voisines où le langage est plus éloigné du nôtre, et auquel, si vous ne la formez de bonne heure, la langue ne se peut plier », nous lit l’enseignant, Jean-Marie Gimenez.
« Le dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey (un linguiste, ndlr) donne comme première attestation de cette expression la lettre et Les Essais de Montaigne », poursuit le professeur. Car avant Les Essais, Montaigne avait déjà écrit cette expression dans une lettre.
Autre explication, plus tirée par les cheveux : l’expression reposerait sur les habitudes d’un homme qui aimait les femmes et les bons plats. Il jetait donc une pierre au plafond pour prévenir sa maîtresse à l’étage, et la pierre retombant sur le sol avertissait les cuisines de l’étage en dessous qu’il avait faim.