Depuis sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, le président élu américain, Donald Trump, a tenu, mardi 7 janvier, une conférence de presse consacrée en grande partie à sa future politique internationale. Donald Trump a notamment déclaré que les pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) devaient accroître leur budget de défense à 5 % de leur PIB. « Ils peuvent tous se le permettre », a assuré le milliardaire républicain, qui prendra ses fonctions le 20 janvier. « Ils devraient être à 5 %, pas 2 %. »
En février dernier, lors d’un meeting électoral en Caroline du Sud, Donald Trump avait suscité de vives réactions, en remettant en cause le principe de solidarité entre les Etats membres de l’OTAN, accusant ses alliés d’être « de mauvais payeurs ». Cette charge du candidat à la primaire républicaine contre les alliés américains n’est pas nouvelle : pendant son premier mandat (2017-2021), Donald Trump critiquait déjà un supposé déséquilibre entre les alliés sur le financement de l’Alliance atlantique.
Plus récemment, il avait en particulier semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l’OTAN face à la Russie si ceux-ci ne consacraient pas un budget suffisant à leur défense. « S’ils paient leurs factures, et si je pense qu’ils nous traitent de manière juste, la réponse est absolument que je resterais avec l’OTAN », a-t-il déclaré dans une interview récente.
Les pays de l’OTAN se sont engagés il y a dix ans, après l’annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée, à consacrer au moins 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires. Ils sont 23 sur 32 à avoir tenu cet engagement. Le chef de l’Alliance atlantique, Mark Rutte, a lui-même prévenu le mois dernier que l’Europe devait dépenser « beaucoup plus » pour assurer sa défense.
Le Canada ne reculera « jamais face aux menaces »
Le futur président américain a également menacé de faire usage de la « force économique » contre le Canada, après avoir affirmé la veille qu’il était dans l’intérêt de cet allié des Etats-Unis de devenir le « 51e Etat » américain.
« Non, de la force économique », a répondu le président élu à la question de savoir s’il envisageait d’avoir recours aux forces armées pour annexer le Canada, affirmant que ce voisin était « subventionné » par les Etats-Unis pour sa protection. Peu après l’annonce de la démission lundi du premier ministre canadien, Justin Trudeau, Donald Trump avait estimé que le Canada devrait « fusionner » avec les Etats-Unis.
Le Canada ne « reculera jamais face aux menaces » de Donald Trump et ne fera jamais partie des Etats-Unis, ont affirmé mardi les autorités canadiennes. « Les commentaires d[e Donald] Trump démontrent une incompréhension totale de ce qui fait du Canada un pays fort. Nous ne reculerons jamais face aux menaces », a déclaré sur X Mélanie Joly, la ministre des affaires étrangères canadienne. Peu après, le premier ministre démissionnaire, Justin Trudeau, a ajouté : « Jamais, au grand jamais, le Canada ne fera partie des États-Unis. »
Donald Trump n’écarte pas une éventuelle annexion par la force du canal de Panama et du Groenland
Donald Trump a par ailleurs refusé d’écarter l’idée d’avoir recours à la force pour annexer le canal de Panama et le Groenland. « Je ne peux pas vous l’assurer sur aucun des deux », a déclaré le président élu, interrogé sur un éventuel recours aux forces armées pour annexer le canal, artère vitale du transport maritime mondial, et le Groenland, territoire autonome du Danemark. Lors de cette conférence de presse au ton provocateur, Donald Trump a ajouté que les deux étaient « très importants pour la sécurité économique » des Etats-Unis.
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Donald Trump a déjà affirmé à plusieurs reprises vouloir reprendre le canal du Panama, construit par les Etats-Unis et inauguré en 1914, si le prix des péages pour les navires américains n’étaient pas réduits. Il a encore fustigé, mardi, l’accord passé en 1977 par le président démocrate d’alors, Jimmy Carter (1977-1981), qui a abouti à un transfert du contrôle du canal au Panama en 1999.
Juste avant Noël, Donald Trump avait également jugé que, « pour la sécurité nationale et la liberté à travers le monde, les Etats-Unis d’Amérique estiment que la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue ». Le fils du président élu, Donald Trump Jr, est en outre arrivé mardi au Groenland pour une visite privée, en tant que « touriste », affirmant ne pas avoir prévu de rencontres officielles.
Donald Trump a annoncé qu’à son retour à la Maison Blanche les Etats-Unis changeraient le nom du golfe du Mexique, sur la côte sud du pays, en « golfe de l’Amérique ». « Nous allons changer le nom du golfe du Mexique en golfe de l’Amérique, ce qui sonne bien et couvre beaucoup de territoire. Le golfe de l’Amérique, quel joli nom », a déclaré le futur président américain, avant de fustiger le Mexique qui « doit cesser de laisser des millions de gens se déverser dans notre pays ».