Adepte des phrases-chocs, Donald Trump ne s’est pas privé en souhaitant, jeudi 25 décembre, un « joyeux Noël à tous, y compris aux terroristes morts », sur son compte Truth Social. Son armée vient alors de mener des frappes contre l’organisation Etat islamique dans le nord-ouest du Nigeria. Le président américain avait prévenu, le 1er novembre dernier, qu’il viserait « les terroristes qui commettent des atrocités [contre les chrétiens] ». « Ce soir, ils ont payé », a-t-il surenchéri le jour de Noël.
Le gouvernement nigérian a confirmé les frappes, vendredi 26 décembre, tout en y ajoutant quelques nuances. Interviewé par la BBC, le ministre des affaires étrangères nigérian, Yusuf Maitama Tuggar, a déclaré qu’il s’agissait d’une « opération conjointe » visant des « terroristes » et que cela « n’avait rien à voir avec une religion particulière », contredisant ainsi le récit de la Maison Blanche. Au Nigeria, les violences commises par les groupes armés touchent majoritairement les musulmans.
Des images de missiles lancés par un navire de guerre américain au large du golfe de Guinée ont été relayées sur le compte X du commandement américain en Afrique. Ces frappes ont visé l’Etat de Sokoto, dans le nord-ouest du pays, où l’implantation de l’organisation Etat islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO) demeure très limitée. Selon plusieurs experts, le Pentagone aurait en réalité ciblé les membres du Lakurawa (« recrue » en langue haoussa), un groupe sahélien à cheval sur le Niger, le Nigeria et le Bénin, qui mêle djihadisme et crime organisé.
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