Un homme d’une soixantaine d’années a été interpellé lundi 25 novembre en Bourgogne.
Il est soupçonné d’être impliqué dans les meurtres de Nathalie Boyer, 15 ans, retrouvée égorgée à Saint-Quentin-Fallavier en 1988, et de Leila Afif, 40 ans, tuée par balles en 2000 à La Verpillère, deux communes voisines de l’Isère.
Sa garde à vue doit se terminer ce jeudi.
Une lueur d’espoir que justice soit enfin rendue. Trente-six ans après le meurtre de Nathalie Boyer, 15 ans, et vingt-quatre ans après celui de Leila Afif, 40 ans, un homme a été interpellé lundi 25 novembre au matin par la section de recherche de la gendarmerie de Grenoble, a appris la rédaction de TF1/LCI de source judiciaire, confirmant une information de RTL (nouvelle fenêtre).
C’est en Bourgogne que les militaires sont allés chercher cet individu connu de la justice, avant de le placer en garde à vue. TF1info fait le point sur ce que l’on sait de ces deux affaires et du suspect.
Nathalie Boyer, retrouvée égorgée
Le 3 août 1988, Nathalie Boyer, 15 ans, part de Villefontaine en Isère pour faire une promenade avant de rejoindre des amis. Elle ne regagnera jamais le domicile familial. Quelques heures après son départ, ne la voyant pas revenir, sa mère signale sa disparition.
Immédiatement après le signalement fait aux gendarmes, une enquête est ouverte et d’importants moyens sont mobilisés pour tenter de la retrouver.
Le corps sans vie de la jeune fille sera découvert le lendemain, 4 août 1988, dans la matinée, par un cheminot sur un sentier de Saint-Quentin-Fallavier. Nathalie Boyer a été égorgée. L’autopsie ne révèlera toutefois pas d’agressions sexuelles sur le corps de la jeune victime.
Leila Afif, tuée par balles et retrouvée dans un canal
Le 7 mai 2000, douze ans après le meurtre de Nathalie Boyer, Leila Afif, 40 ans, disparait. Ce jour-là, la quadragénaire qui vivait à Vaulx-Milieu avec ses enfants, était allée à Saint-Quentin-Fallavier pour inscrire l’un de ses fils en BEP. Elle ne rentrera jamais à la maison. Sa disparition est rapidement signalée aux autorités compétentes.
Cinq jours après qu’elle s’est volatilisée, son corps sans vie est retrouvé flottant dans le canal de la Bourbre, à La Verpillière. L’autopsie révélera que la mère de famille a été tuée d’une balle dans la nuque.
2022 : le pôle cold case reprend les dossiers
En mai 2022, alors que ces deux crimes n’ont jamais été élucidés, le nouveau Pôle des crimes sériels ou non élucidés (surnommé « pôle cold cases » ) de Nanterre récupère ces deux dossiers parmi une centaine d’autres.
La tête du pôle, Sabine Khéris , a déjà travaillé avec les services américains du FBI, qui utilisent notamment des « technicités » permettant de repérer d’éventuels cadavres « sous la terre », illustre aussi la présidente.
Comment le suspect a-t-il été identifié ?
Comment les enquêteurs sont-ils parvenus, autant de temps après faits, à identifier un suspect ? Selon nos informations, tous les scellés ont été à nouveau exploités dans les deux affaires et c’est là que l’ADN du suspect est apparu dans le dossier Leila Afif. Les enquêteurs auraient ensuite réussi à établir des liens avec l’affaire Nathalie Boyer. La famille de la jeune fille a été prévenue de ce placement en garde à vue.
« C’est un choc quand on vient vous expliquer 36 ans après qu’on a identifié quelqu’un, qu’on s’approche peut-être de la vérité. Il y a aussi des sentiments mêlés : à la fois la reconnaissance envers le juge et les enquêteurs mais aussi la colère parce que cela n’a pas été fait avant. Il y a aussi de la curiosité et des questions sur le profil de cette personne, évidemment ça ravive des souffrances, ça rouvre des cicatrices même si c’est ce qu’on a demandé, cette famille s’est battue 15 ans pour qu’on reprenne son dossier », a réagi auprès de TF1/LCI Me Corinne Herrmann, avocate de la famille de Nathalie Boyer.
« La famille espère avoir un bout de cette vérité, savoir pourquoi on s’en est pris à Nathalie, qui était une jeune fille sans histoire, pourquoi elle a été tuée de cette façon. Elle veut en savoir plus sur cet homme s’il est avéré qu’il est l’auteur du meurtre, même si elle a conscience que malheureusement, elle n’aura jamais toute la vérité », a-t-elle ajouté.
Ce que dit le parquet
Contacté par TF1info sur cette garde à vue, le parquet de Nanterre indique que « s’agissant d’une procédure actuellement objet d’une information judiciaire ouverte au Pôle crimes sériels ou non élucidés concernant ces deux faits, le parquet du pôle ne communiquera pas sur le fond de celles-ci. »
Le parquet a uniquement confirmé qu’une garde-à-vue est en cours depuis lundi 25 novembre 2024 sur commission rogatoire du magistrat instructeur saisi.