Certains rôles marquent à jamais leur interprète. Celui de Rosetta, à laquelle Émilie Dequenne prêta ses traits, en 1999, dans le film éponyme des frères Dardenne, aura été de ceux-là. C’est en incarnant cette jeune adulte, tout juste sortie de l’adolescence, se débattant contre l’injustice du monde tout en croquant la vie à pleines dents que la comédienne alors âgée de 17 ans avait fait une entrée fracassante dans le petit monde du cinéma.
Ce personnage de révoltée, « Joconde de la fracture sociale », comme l’avait alors joliment surnommée Jacques Mandelbaum dans Le Monde, lui avait valu le prix d’interprétation au Festival de Cannes (ex aequo avec sa compatriote Séverine Caneele). Sa puissance de jeu avait beaucoup contribué à la Palme d’or récoltée dans la foulée par le long-métrage.
Ce rôle devait longtemps poursuivre l’actrice d’origine belge, lui collant littéralement à la peau tout au long de sa carrière. Ce film qui dépeint le destin fracassé d’une farouche ouvrière embrassant l’existence comme un combat résonne aujourd’hui étrangement avec la vie d’Émilie Dequenne. Tout comme son dernier long-métrage, d’ailleurs : un thriller intitulé Survivre, sorti sur les écrans en juin 2024.
Son combat contre le cancer
Dans ce film de science-fiction, tourné à l’été 2023, avant le déclenchement de sa maladie, l’environnement est déréglé par une inversion des pôles magnétiques et la comédienne doit affronter des crabes. Tout un symbole quand on sait que l’actrice e […] Lire la suite