Les autorités de New York ont diffusé, ce vendredi 27 décembre, les vidéos « choquantes » et « dérangeantes » des violences subies par un détenu afro-américain, décédé après avoir été battu par des agents pénitentiaires dans une prison de la région.
Les images, issues des caméras portées par les surveillants, montrent le détenu le visage en sang recevant de nombreux coups, alors qu’il semble maîtrisé sur un lit d’infirmerie. Au moins six hommes se tiennent autour de lui. À plusieurs reprises, il est tenu fermement par le cou.
Bien que le détenu soit assis, menotté et visiblement blessé, un agent enfile un gant en plastique et le saisit encore par le col avec l’aide d’un de ses collègues pour le plaquer contre un mur.
Limogeage de 14 employés impliqués dans les violences
Aucun son n’est disponible. Les caméras étaient « allumées » mais « les agents ne les avaient pas activées donc elles tournaient sans son », a expliqué la procureure générale de l’État de New York, Letitia James, lors d’une conférence de presse vendredi. Les vidéos ne permettent pas de comprendre si un incident initial a eu lieu.
Les États-Unis sont régulièrement secoués par des épisodes de violences commises par les forces de l’ordre. En 2020, la mort d’un Afro-américain, George Floyd, étouffé sous le genou d’un policier lors d’un contrôle de police, avait provoqué une immense vague de manifestations anti-racistes dans tout le pays.
Les vidéos diffusées vendredi « sont choquantes et dérangeantes (…) je ne prends pas à la légère leur diffusion, surtout en période de fêtes », a expliqué Letitia James, une élue démocrate, en justifiant qu’elles soient rendues publiques au nom de la « transparence ». Son visionnage a « dévasté » ses proches, a fait savoir l’avocate de la famille, Elizabeth Mazur.
Les faits s’étaient déroulés dans la soirée du 9 décembre dans une prison située dans le nord de l’État de New York. Le détenu, Robert Brooks, 43 ans, était décédé dans la nuit du 9 au 10 décembre. Il purgeait une peine de 12 ans de prison pour violences. Selon les résultats d’une première autopsie citée par la presse locale, son décès a été provoqué par une « asphyxie en raison d’une compression au cou ».
Les autorités ont peu communiqué dans les jours qui ont suivi, mais la gouverneure démocrate de l’État de New York, Kathy Hochul, a annoncé samedi dernier avoir ordonné le limogeage de 14 employés de la prison impliqués dans les violences. « Nous n’avons aucune tolérance pour ceux qui dépassent les bornes, enfreignent la loi et se livrent à des violences inutiles ou à des abus ciblés », a-t-elle déclaré.
Article original publié sur BFMTV.com