- Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné jeudi aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer sous 15 jours WatchPeopleDie. Ce site américain héberge notamment des vidéos très violentes de morts et d’accidents.
La justice française veut interdire l’accès au site WatchPeopleDie. Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné jeudi aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer sous 15 jours ce site américain, selon une décision consultée par l’AFP. En cause ? La présence de vidéos très violentes, en particulier des morts et des accidents.
Plusieurs fournisseurs sont concernés : Orange, Free, Free Mobile, SFR, SFR Fibre et Bouygues Télécom. La justice leur demande de « mettre en œuvre, ou de faire mettre en œuvre, toutes mesures les plus adaptées et les plus efficaces, propres à empêcher l’accès, à partir du territoire français et par leurs abonnés situés sur ce territoire
» au site américain et ses sous-domaines. La justice estime que ce site « est entièrement dédié (…) à la diffusion de vidéos montrant des personnes humaines en train de mourir, violentes et attentatoires à la dignité humaine
» et n’a pas de dispositif efficace empêchant les mineurs d’y accéder.
Des millions d’abonnés dans le monde
Ces mesures de blocage seront maintenues « tant que durera la diffusion du contenu illicite
» sur ce site et pourront être levées « sur demande de l’Arcom ou avec son accord, en cas de cessation du dommage, disparition du site ou de désactivation du nom de domaine
« , est-il précisé dans la décision. Le tribunal précise que l’autorité indépendante pourra également demander le retrait de tout site reprenant « en totalité ou de manière substantielle » les contenus de WatchPeopleDie.
Ce site est dans le viseur de l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel et du numérique, depuis plusieurs mois. Il est en effet connu pour héberger des vidéos très violentes comme des accidents mortels, des homicides ou des scènes de guerre. Sur sa page d’accueil, il revendique plus de 4,5 millions d’utilisateurs inscrits dans le monde. Jeudi après-midi, il était toujours accessible depuis la France, a constaté l’AFP.
L’Arcom avait saisi la justice en novembre pour demander le blocage de ce site sur le fondement de l’article 6-3 de la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN), qui permet à la justice de faire cesser un dommage occasionné par la diffusion en ligne d’un contenu, ou d’imposer que des mesures soient prises pour prévenir ce dommage. C’est en vertu de ce même texte que l’ancienne ministre du Numérique Clara Chappaz avait attaqué en justice en août la plateforme de diffusion en direct Kick, après que la plateforme a diffusé des scènes de maltraitance du streamer français Jean Pormanove, jusqu’à sa mort. Le tribunal judiciaire doit statuer vendredi sur la demande de blocage de ce site.











