- Le maître argentier de l’Élysée est soupçonné d’avoir dérobé puis vendu à un collectionneur plus d’une centaine de pièces d’exception des services de table du palais.
- Voici ce que l’on sait.
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Le 13H
Assiettes en porcelaine de Sèvres, couverts en argent massif… La vaisselle de l’Élysée a côtoyé les plus puissants de ce monde, que ce soit des présidents, des princes ou le roi d’Angleterre. Mais pas sûr que ces hauts dignitaires aient été aussi captivés par la beauté de ces pièces que l’argentier de l’Élysée, chargé de dresser les tables des grands dîners d’État. Il est en effet soupçonné d’avoir dérobé au compte-gouttes, pendant de longs mois, tasses, soucoupes ou assiettes.
Au total, plus d’une centaine d’objets classés au patrimoine, notamment issus de la prestigieuse Manufacture de Sèvres, qu’il aurait revendus avec son compagnon à un collectionneur de 30 ans, résidant à Versailles, comme l’explique Me Thomas Malvolti, l’avocat de ce féru de porcelaine, dans le reportage du JT de TF1 en tête de cet article. « Par le biais des réseaux sociaux, il va entrer en contact avec deux individus, sur des groupes. Rapidement, il va se voir proposer des pièces de porcelaine. Au début, des modèles plutôt communs, et ensuite des modèles qui deviennent de plus en plus intéressants »,
affirme-t-il face à notre caméra.
Le suspect aurait aussi essayé d’écouler d’autres objets aux enchères, et même sur une application de revente de vêtements. Pour ne pas éveiller les soupçons, il avait falsifié l’inventaire. Combien de fois, depuis 2023, a-t-il passé le portail de l’Élysée, de la vaisselle sous le bras, jusqu’à ce que l’intendant du palais prévienne la sécurité de la Présidence fin septembre ? Selon une source proche de l’enquête à TF1, l’alerte a aussi été lancée par la Manufacture de Sèvres, dont service de veille sur des sites internet et des sites d’enchères a détecté des assiettes estampillées « Élysée ».
Une tasse, une assiette des services très spéciaux, on va être entre 2.000 et 30.000, 40.000 euros pièce, 50.000 euros pièce.
Une tasse, une assiette des services très spéciaux, on va être entre 2.000 et 30.000, 40.000 euros pièce, 50.000 euros pièce.
Louis Lefebvre, spécialiste des céramiques anciennes et contemporaines
Une chose est sûre, le préjudice est très important, même s’il est encore difficile à évaluer. « La plupart des pièces qui ont été dérobées sont des pièces historiques et donc ça a une grande valeur. Une tasse, une assiette des services très spéciaux, on va être entre 2.000 et 30.000, 40.000 euros pièce, 50.000 euros pièce »,
estime Louis Lefebvre, spécialiste des céramiques anciennes et contemporaines.
L’argentier, son compagnon et le collectionneur ont été interpellés dans leur domicile du Loiret, et placés sous contrôle judiciaire, en attendant d’être jugés le 26 février prochain. Selon une source proche de l’enquête, suite aux perquisitions, une centaine d’objets appartenant au Palais de l’Élysée ont été trouvés dans le casier professionnel de l’argentier, dans sa voiture (notamment des assiettes de l’artiste Poliakoff) et à son domicile. Le rôle du conjoint intéresse particulièrement les enquêteurs, car il est soupçonné d’avoir tiré les ficelles de ce stratagème, même s’il nie avoir su que les assiettes étaient volées. Ils restent tous les trois présumés innocents. De son côté, l’Élysée a déjà posté une annonce pour trouver un remplaçant.










