Nous ne disposons d’aucun écrit original des textes bibliques, qu’il s’agisse du Tanakh (Bible hébraïque) en hébreu, de sa traduction grecque, la Septante, ou du Nouveau Testament, dont les premières versions parvenues jusqu’à nous étaient écrites en grec. Tous ces textes nous ont été transmis par une longue tradition de copies réalisées par des moines, jusqu’à l’invention de l’imprimerie.
Or, aux temps bibliques, le support courant de l’écriture était le papyrus, très répandu et peu cher, mais extrêmement fragile. Les « livres » se présentaient d’abord sous forme de rouleaux, mais les premiers codex, livres pliés, d’abord en papyrus, apparaissent avec les chrétiens. Plus durable, le parchemin, à base de peau animale, sera utilisé à partir du IVe siècle.
La révolution Qumran
Les grands codex des IVe et Ve siècles furent donc longtemps les seules sources à avoir été conservées, jusqu’à l’incroyable découverte au XXe siècle de papyrus conservés dans le désert de Judée, notamment à Qumran, en Cisjordanie (1947), ou à divers endroits en Egypte. Avant 1947, seuls quelques manuscrits anciens du texte hébreu étaient connus : principalement, le codex du Caire ou codex des Prophètes, copié en 896 ; le codex d’Alep, daté de 910-930, très abîmé au XXe siècle ; et le codex de Saint-Pétersbourg, écrit vers 1009, une copie du précédent, le seul manuscrit ancien complet du texte hébreu sur parchemin.
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