La chambre d’agriculture et les syndicats agricoles d’Ariège ont proposé mercredi 10 décembre un protocole expérimental au ministère de l’agriculture afin d’éviter l’abattage d’un troupeau de 208 vaches après la découverte mardi d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans une ferme du département pyrénéen.
Près de 200 agriculteurs sont mobilisés depuis l’aube mercredi autour du village des Bordes-sur-Arize pour bloquer les routes autour de l’exploitation aux services vétérinaires chargés d’euthanasier les bovins.
En marge de ce rassemblement, les représentants locaux des différents syndicats agricoles (Coordination rurale, FNSEA, Confédération paysanne, etc.) se sont réunis pour demander « la suspension immédiate du dépeuplement systématique et la mise en place d’un protocole expérimental », est-il écrit dans un communiqué de presse transmis par la chambre d’agriculture de l’Ariège mercredi après-midi.
Ils proposent que ne soient abattues que les vaches contaminées et que la santé du reste du troupeau soit contrôlée par test PCR pendant 4 à 6 semaines. Ils appellent également à une « vaccination massive, rapide et efficace au-delà des zones règlementées » ainsi que la mise en place d’une zone de protection de 5 km autour du foyer.
Jusqu’ici, la règlementation visant à éviter la propagation de la maladie prévoit que l’ensemble du troupeau concerné soit abattu et l’instauration de « zones règlementées » dans un rayon de 50 km autour du foyer de DNC, un périmètre dans lequel les déplacements de bovins sont interdits ou restreints et où les bêtes sont vaccinées.
« L’abattage total est une aberration »
« Manifestement il y a des trous dans la raquette. On est à 100 km d’une zone où il y a eu des cas et il y a un cas qui sort ici. Il n’y a pas d’éleveur transhumant à côté, ils n’ont pas acheté de bêtes récemment dans la zone affectée. Madame la ministre [de l’agriculture, Annie Genevard] expliquez-nous ! », a déclaré David Eychenne, éleveur ariégeois et co-porte-parole de la Confédération paysanne d’Occitanie.
« L’abattage total est une aberration complète, une absurdité, parce qu’on voit bien depuis fin juin que la gestion de la DNC par l’Etat est calamiteuse et n’est pas bonne », a dénoncé Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège.
Dans l’après-midi, des experts du ministère de l’agriculture, escortés par des gendarmes, se sont rendus dans la ferme pour une évaluation financière du troupeau. « Les bovins abattus dans le cadre de la lutte contre la DNC font l’objet d’une indemnisation par les services de l’Etat », a rappelé mercredi la préfecture de l’Ariège dans un communiqué.
Il s’agit du premier cas confirmé de DNC dans le département de l’Ariège depuis la détection du premier foyer en Savoie le 29 juin 2025. Cette maladie, apparue en juin en France et non transmissible à l’humain, est « sous contrôle » assure de son côté le ministère de l’agriculture.
Face à la colère d’éleveurs, le gouvernement a lancé mardi « des réflexions » sur la vaccination préventive du cheptel français contre la DNC, une stratégie qui divise les acteurs.















