INTERNATIONAL – Et maintenant ? C’est peu ou prou le constat partagé par Emmanuel Macron et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ce dimanche 5 avril, après plusieurs nouvelles journées meurtrières en Ukraine, condamnées et déplorées par les deux chefs d’États. Au moment où les négociations pour obtenir la paix en Ukraine n’avancent plus du tout.
Et c’est le président français qui a le premier évoqué le sujet ce dimanche, montrant même une forme d’impatience face à la posture inchangée de la Russie de Vladimir Poutine pour une trêve en Ukraine. Dans un long tweet évoquant les victimes civiles dans des bombardements russes vendredi et samedi.
Sur l’Ukraine, comment les négociations entre Poutine et Trump en vue d’une trêve se sont enlisées
« Alors que l’Ukraine a accepté la proposition du président Trump d’un cessez-le-feu complet et sans conditions pour 30 jours il y a déjà près d’un mois, que nous travaillons avec tous nos partenaires aux moyens de sécuriser la paix, la Russie poursuit la guerre avec une intensité renouvelée, en ne faisant aucun cas des civils », assène-t-il.
« Ces frappes de la Russie doivent prendre fin », a-t-il ajouté, appelant une fois encore à « un cessez-le-feu dans les meilleurs délais », mais surtout à « des actions fortes si la Russie continue de chercher à gagner du temps et à refuser la paix ».
En ce jour de deuil national en Ukraine, j’ai une pensée pour les enfants et toutes les victimes civiles des frappes meurtrières menées par la Russie, comme à Kryvyï Rih le 4 avril.
Cette nuit encore, de nombreuses frappes russes ont visé des quartiers résidentiels de Kyiv…
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 6, 2025
« Combien de temps la Russie va-t-elle se jouer des ouvertures de paix des États-Unis et de l’Ukraine ? », questionne finalement Emmanuel Macron. Selon l’AFP, les « actions fortes » évoquées par le président français pourraient notamment être de nouvelles sanctions européennes massives pour maintenir la pression sur la Russie et la pousser à engager des négociations de paix. Pratiquement au même moment, Volodymyr Zelensky a prolongé ce désir d’avancer vers la paix. Plus habitué qu’Emmanuel Macron a évoqué l’immobilisme russe, le chef d’État en guerre depuis février 2022 préfère, lui, s’attaquer au mutisme des Américains.
Washington bien trop discrète
Ce dimanche, il a regretté l’absence quasi-totale de « réponse » américaine au « refus » par le président russe Vladimir Poutine d’un cessez-le-feu complet et inconditionnel en Ukraine. Une demande renouvelée après de nouvelles frappes meurtrières, notamment à Kiev. Avant de rappeler dans son adresse quotidienne à la nation que « l’Ukraine a accepté la proposition américaine de cessez-le-feu total et inconditionnel. Poutine refuse ».
Sauf qu’à ce stade, les efforts américains impulsés par Donald Trump en se rapprochant de son homologue russe n’ont rien donné, ou presque. Donald Trump n’a pu obtenir de Moscou qu’un accord pour une trêve en mer Noire et un moratoire toujours très flou concernant les frappes sur les infrastructures énergétiques. Que les deux parties s’accusent d’ailleurs de violer. « Nous attendons que les États-Unis répondent − jusqu’à présent, il n’y a pas eu de réponse », a-t-il lâché. Tout en disant attendre des mesures des Européens et de « tous ceux dans le monde qui veulent la paix ».
Ce dimanche, l’émissaire économique du président russe Vladimir Poutine, Kirill Dmitriev, a toutefois indiqué que de nouveaux contacts entre responsables russes et américains étaient possibles dès « la semaine prochaine ». Seul bémol, Kirill Dmitriev n’a rien dit sur la nature de ces nouveaux contacts. D’ailleurs, il n’est même pas officiellement impliqué dans les discussions sur l’Ukraine.
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