L’opération a été baptisée « Taken Down ». Fin novembre, un vaste coup de filet mené à l’échelle européenne a permis d’interpeller 102 personnes et de saisir plus de 2 500 chaînes et serveurs illégaux diffusant du streaming pirate. Si des arrestations ont eu lieu aux Pays-Bas, en Croatie ou au Royaume-Uni, c’est bien l’Italie qui est au cœur de ces interpellations. Pas moins de 270 agents de la police postale et des communications, chargée, entre autres, de la lutte contre la cybercriminalité, ont effectué des perquisitions dans 15 régions de la Péninsule, en collaboration avec Europol.
C’est à Catane, en Sicile, que les enquêteurs sont remontés pour y trouver l’origine de ce que plusieurs journaux italiens ont qualifié de « cartel international des pirates du streaming ». « L’enquête ouverte ici a permis de reconstituer une organisation pyramidale, dont le chiffre d’affaires s’élevait à 3 milliards d’euros par an », a expliqué le procureur de Catane, Francesco Curcio, lors d’une conférence de presse, évoquant des chiffres comparables « au trafic de cocaïne ».
L’enquête italienne a permis d’identifier pas moins de 22 millions d’utilisateurs qui avaient frauduleusement accès aux principales plateformes de streaming, comme Netflix ou Prime Video, mais également aux contenus des principaux diffuseurs italiens, Sky Sports ou encore Mediaset. Des actions policières de ce type permettent de « lutter plus efficacement contre un phénomène qui nuit à l’industrie audiovisuelle en détruisant des milliers d’emplois », s’est félicité Andrea Duilio, l’administrateur délégué de Sky Italia, après le coup de filet.
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