samedi, mai 11
François Villeroy de Galhau, à Paris, le 26 juin 2019.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé, jeudi 28 mars, que le dérapage du déficit en 2023 imposait de s’occuper « enfin sérieusement des dépenses » publiques, après « quinze ans sans que les gouvernements tiennent (…) leurs engagements ».

La dégradation du déficit en 2023, qui a atteint 5,5 % du PIB au lieu des 4,9 % initialement prévus par le gouvernement, « ne signifie bien sûr pas la faillite de la France », a-t-il cherché à rassurer, mais elle appelle à un « impératif ».

Il faut s’occuper « enfin sérieusement des dépenses » publiques, a martelé M. Villeroy de Galhau, lors d’un discours à l’université Paris Dauphine-PSL, dont l’Agence France-Presse (AFP) a consulté une copie. Et ce, « avant de prendre des décisions éventuellement nécessaires sur les impôts », a-t-il estimé, en référence aux récentes propositions visant à taxer les « superprofits » des entreprises ou à procéder à des hausses d’impôts ciblées.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés A 5,5 %, le dérapage du déficit public 2023 place le gouvernement dans l’embarras

Dix milliards d’euros d’économies pour 2024

Malgré le dérapage de 2023, le gouvernement a maintenu son objectif de ramener le déficit public en dessous de 3 % du PIB en 2027, comme promis à ses partenaires européens. Pour y parvenir, il compte réaliser un nouveau tour de vis budgétaire.

Dix milliards d’euros d’économies ont déjà été actés pour 2024, et 20 milliards de coupes sont annoncées pour 2025. Mais des « économies supplémentaires » seront nécessaires, selon le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire.

« Il est plus que temps, non pas de décréter l’austérité et la baisse générale des dépenses, mais d’arriver à cette stabilisation générale en volume », a détaillé M. Villeroy de Galhau. « Cela suppose un effort de priorisation et d’efficacité, juste et partagé par tous : Etat, mais aussi collectivités locales et prestations sociales. »

Les parlementaires de la majorité et de l’opposition étaient invités jeudi au ministère de l’économie pour proposer des pistes d’économies. Une seconde réunion à Bercy est annoncée pour le 9 avril, afin cette fois de chercher avec les associations d’élus locaux des pistes d’économies au sein des collectivités territoriales.

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Le Monde avec AFP

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